Proposition pour un temps de célébration à la maison - Dimanche 22 novembre 2020
Solennité du Christ roi de l’univers - dimanche 22 novembre 2020
Proposition pour un temps de célébration à la maison
Cette proposition, inspirée de la messe du dimanche, s’adresse à toutes celles et tous ceux qui sont tenus de rester à domicile ou dans un autre lieu, seuls ou en famille.
P. Hugues Guinot,
Curé
Avant de commencer : nous disposons, là où nous allons prier, la Bible ou l’Évangile, une croix spécialement décorée et mise en valeur, une bougie, une fleur, ...
Ouverture et préparation pénitentielle
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
Nous pensons d’abord à ceux vers qui la parole de Jésus nous invite aujourd’hui à nous tourner : affamés, étrangers, malades, isolés, prisonniers. Ils sont visage du Christ. Seigneur, convertis-nous à ton amour.
Et nous prions.
- Parce que bien des fois nous sommes passés à côté de ton amour, Seigneur, prends pitié.
- Parce que nous ne t’avons pas reconnu dans la personne des petits et des faibles, ô Christ, prends pitié.
- Parce que nous n’avons pas suffisamment pris au sérieux ta Parole, Seigneur, prends pitié.
Que Dieu dont l’amour est tout puissant nous accorde son pardon. Qu’il nous guide avec son Fils et dans l’Esprit sur le chemin de son royaume d’amour. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Nous disons ou chantons : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux… »
Prière d’ouverture
Dieu éternel, tu as voulu fonder toutes choses en ton Fils bien-aimé, le roi de l’univers. Fais que toute la création, libérée de la servitude, vive dans la paix de ton amour. Par Jésus Christ, ton Fils, qui règne avec toi est le Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Liturgie de la Parole (lecture du dimanche)
Première lecture
Du livre d’Ézéchiel (34, 11-12.15-17)
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.
Psaume 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
Refrain/ Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;
Ii me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ;
J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.
Deuxième lecture
De la première lettre de saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (15, 20-26.28)
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
Acclamation de l’Évangile : Alléluia, alléluia. Béni soit celui qui vient au nom du seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Partage d’Évangile, ou méditation, ou homélie suivante.
Homélie du père Hugues Guinot
Fêter le Christ roi de l’univers en régime républicain, ce n’est pas évident ! En contexte français, penser au roi, c’est penser d’abord à celui de l’Ancien régime : la figure du roi est celle d’un homme qui, par hérédité, reçoit les pleins pouvoirs temporels sur son peuple, et les reçoit « de droit divin », c’est-à-dire qu’aucune volonté humaine ne peut s’y opposer. Suffit-il alors, pour comprendre l’appellation de Christ roi, de quelque transposition mentale qui remplacerait la figure du souverain temporel par celle du Christ ? Le problème, c’est qu’entretemps la Révolution française est venue bouleverser les codes... tandis que bien des chrétiens se sont accommodés des lois de la République !
De là, il est possible d’affirmer au moins une chose : annoncer le Christ roi n’est pas une sorte de régression vers une figure et un régime appartenant à notre histoire passée. D’ailleurs, l’Écriture est claire ; j’en veux pour preuve, entre autres, deux paroles de Jésus dans l’Évangile : « Mon royaume n’est pas de ce monde », en Jean 18, 36, lorsque Jésus répond à Pilate au moment de sa passion ; et « le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir », en Marc 10, 45. Avec ces deux paroles, deux images peuvent être retenues pour vénérer le Christ roi : celle d’un roi déchu, sans pouvoir, abandonné, celui qui donnera toute sa vie sur la croix ; et celle du maître qui, paradoxalement, se met en tenue de service, comme dans l’épisode du lavement des pieds en Jean 13, 1-14. Il est possible aussi, puisque les textes de ce dimanche nous y invitent, d’y associer la figure du berger de la première lecture, en Ézéchiel 34 ; figure plus représentative de la royauté du Christ que celle d’un roi de notre Ancien régime... même si, ne l’oublions pas, nous avons le roi de France saint Louis qui a porté le souci d’une vraie justice humaine !
Jésus ne revendique pas pour lui-même le titre de roi : il rejette toute ambigüité. Mais il parle souvent, il le fait en paraboles, du Royaume de Dieu. Il procède par images et par comparaisons. Souvenons-nous, par exemple : le Royaume de Dieu est comme la plus petite des graines, appelée à devenir un arbre ; le Royaume de Dieu est de l’ordre de la croissance. Ou encore : c’est comme des talents cachés appelés à se manifester ; le Royaume de Dieu est de l’ordre de la révélation et de l’épanouissement.
La liturgie en effet nous ramène toujours à ce qui est dit dans l’Écriture : c’est la première grande partie de la messe. Or ce dimanche, solennité du Christ roi, marque la fin d’un cycle liturgique, et l’achèvement d’une lecture continue de l’Évangile de Matthieu. Dimanche prochain, nous entrons à nouveau dans la préparation de Noël, avec le début de la lecture d’un autre évangile. Le moment est propice pour revenir plus intensément à ce que le Christ attend de nous, et l’évangile dit du Jugement dernier (Matthieu 25, 31-46), l’un des passages majeurs de l’évangile de Matthieu qui nous est donné ce dimanche, s’y prête spécialement. Il s’agit de jugement. Donc de justice, thème central, avec celui de paix, dans la tradition prophétique de la Bible. Dans ce passage, le Roi préside à la justice de Dieu, qui met l’accent en tout premier lieu sur les plus faibles et les plus petits, car du point de vue du droit divin, pour les croyants, il n’y a pas de vraie justice sans primat des pauvres. L’enseignement social de l’Église le rappelle fortement. À partir de là, en ce temps de confinement (avec l’espérance d’un assouplissement des règles), nous pourrions, chacun là où il est, nous livrer à une sorte d’examen de conscience : à quelles démarches, à quels actes de justice participons-nous pour manifester le Règne du Christ, règne d’amour ? Quelle est notre inventivité, concrètement, dans le domaine de l’attention aux pauvres et aux exclus ? Quelles solidarités ?
Et, pour l’Évangile en actes dont nous sommes les témoins, rendons toutes grâces au Christ roi de l’Univers !
P. Hugues Guinot
Proclamation de la foi
En communion avec tous les chrétiens unis par l’Esprit-Saint, redisons notre foi : « Je crois en Dieu… »
Prière universelle (à personnaliser éventuellement)
R/ Dans ton amour, Seigneur, exauce-nous.
- Nous te prions Seigneur pour tous ceux (malades, isolés, prisonniers) qui ont besoin d’être visités et qui l’attendent.
- Nous te prions Seigneur pour les étrangers et les migrants qu’en ton nom nous devons accueillir.
- Nous te prions Seigneur pour les assoiffés, les affamées, ceux qui ont besoin de vêtements et du nécessaire pour vivre.
- Nous te prions Seigneur pour les communautés chrétiennes : qu’à l’écoute de l’Évangile elles posent des actes de justice et de charité, en particulier au bénéfice des plus faibles.
- Nous te prions pour les gouvernants et dirigeants de notre pays et du monde : qu’ils se laissent guider par ton amour souverain.
- [Les intentions de prières particulières des uns et des autres…]
Et nous redisons la prière reçue du Sauveur : « Notre Père […] »
Prière finale
Nourris de ta Parole, Dieu tout puissant, donne-nous de vivre ton amour en étant artisans actifs de justice et de paix. Par Jésus, le Christ, notre Saigneur et notre Roi.
Signe de la croix