Notre vicaire, le père Avit Barushywanubusa

Un nouveau prêtre pour notre Paroisse Sainte-Reine-Auxerre Val-de-Baulche.

Le Père Avit est arrivé pour seconder le Père Canisius.

• Père Avit, qui êtes-vous ?

Je suis prêtre rwandais, de l’Archidiocèse de Kigali. J’ai 55 ans et j’ai été ordonné le 14 juillet 1996. Depuis cette date j’ai effectué tout mon ministère au Rwanda.

• Pour nous, français, le Rwanda évoque le génocide de 1994, que pouvez-vous nous en dire ?

J’étais séminariste stagiaire dans une école catholique de Kigali. Du 7 avril au 4 juillet 1994, tout le temps des hostilités, nous avons vécu cachés dans plusieurs endroits différents de la ville de Kigali et même à l’archevêché.

Pour moi c’est une plaie qui ne peut se cicatriser complètement. Je vis encore avec cette douleur.

• Comment êtes-vous arrivé en France :

L’évêque du diocèse de Sens-Auxerre, le Père Giraud, et mon évêque de Kigali, Antoine Cardinal Kambanda, se sont rencontrés il y a quelques mois. Je ne connais pas les termes de leur échange, mais mon évêque m’a téléphoné depuis la Belgique pour me demander si j’acceptais de venir en France pour servir auprès des chrétiens de l’Yonne. Comme il s’agissait d’une mission en paroisse, j’ai dit : oui.

• Parlez-nous de l’Eglise du Rwanda : les prêtres sont-ils si nombreux que certains puissent être détachés pour venir en Europe et plus particulièrement en France ?

Dans la paroisse où je travaillais nous étions 5 prêtres pour environ 35 000 habitants.

Mais, contrairement à la situation de l’Yonne, les prêtres rwandais sont jeunes (90% ont moins de 60 ans et 70% ont moins de 50 ans)

• Etes-vous venu pour une durée limitée ?

La lettre de mission que j’ai reçue du Père Giraud ne faisait pas état d’une durée déterminée.

Mais, personnellement, j’estime qu’il est important que mon séjour soit suffisamment long pour que j’aie le temps de connaître les gens, d’entrer dans leur culture, savoir comment me faire comprendre d’eux en fonction de ce qu’ils attendent de moi.

Je suis prêt et disponible pour le service du diocèse de Sens-Auxerre, là où on m’appellera.

• Vous êtes venu rejoindre le Père Canisius, originaire lui aussi du Rwanda, et vous vivez ensemble au presbytère des Brichères. Comment se concrétise cette vie en communauté ?

Tous les matins nous prions ensemble avant de célébrer la messe, sauf les jours où je suis appelé à célébrer dans d’autres églises de la ville : Saint-Eusèbe, Saint-Pierre.

Nous préparons nos repas à tour de rôle et nous mangeons ensemble.

De plus, une fois par mois, nous rejoignons les autres prêtres de l’Auxerrois pour une rencontre et un repas partagé.

• Vos projets :

J’ai envie de connaître la France : son histoire, sa culture, et plus spécialement le diocèse de Sens-Auxerre et la Bourgogne.

Je vais aussi m’inscrire au stade nautique et pratiquer la marche : ceci pour ma santé.

Et puis, en dehors de la messe, j’aimerais participer à la vie locale, vivre avec les gens.

• Vous êtes arrivé depuis quelques mois seulement. Quelles sont vos premières impressions ?

J’aime les paysages des environs d’Auxerre, entre plaine et collines : c’est reposant. J’aimerais que quelqu’un accepte de me guider pour me faire découvrir la région.

• … et sur notre communauté :

Lors des premiers contacts que j’ai eus avec vous, j’ai aimé votre communauté chrétienne. J’ai aimé la participation de tous à une liturgie vivante. J’ai vu que même les personnes plus avancées en âge étaient encore très engagées dans l’Eglise. Et ceci évoque pour moi une parole de la Bible : « Vieillissant, il fructifie encore » (psaume 91, 15)