Jeudi de l’Ascension du Seigneur: 30 Mai 2019
Ce Jeudi du sixième dimanche de Pâques, nous célébrons la fête de l'Ascension du Seigneur. Après quarante jours de sa résurrection, Jésus Christ est retourné dans l'éternité divine auprès de son Père. Cette entrée symbolise son retour dans la gloire des cieux. C'est avec son corps humain et glorifié qu'il retourne dans la gloire. Avec l'Ascension du Christ, la nature humaine trouve une place au Ciel.
Dans la première lecture, nous avons entendu le témoignage de Luc, Jésus est monté au ciel par la force de l'Esprit Saint. Là, il n’est pas au repos; il effectue des actions qui affirment sa présence au milieu des siens. Il n'abandonne pas ses disciples. Il est toujours présent sous une autre forme invisible. Le Saint-Esprit réalise aussi sa présence au milieu des hommes. Par ce Saint Esprit, les croyants rendent témoignage de Jésus toujours Vivant «Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous; vous serez alors mes témoins à Jérusalem (…) jusqu’aux extrémités de la terre.» (Ac 1,8) Le Saint-Esprit symbolise la présence de l'amour de Dieu. L'Esprit Saint reste comme force de l'Eglise, il est aussi notre force pour vaincre dans les tentations, il est notre force pour vaincre les pièges du diable. Il nous aide à être des témoins de Jésus dans le monde.
L'Ascension du Christ ne signifie donc pas l'abandon du monde et des hommes. Il monte au ciel pour montrer le destin de l'homme. Le croyant n’est plus de la terre mais du ciel. Nous ne sommes pas d'ici, nous sommes les citoyens du ciel, de l'éternité de Dieu. Nous vivons dans ce monde comme des citoyens du ciel. La terre n'est pas notre demeure définitive. Au ciel, Jésus n'est pas seulement sauveur du peuple juif ou de sa génération mais de tous les hommes. Il est aux cieux pour prendre soin de tout le monde. Comme le dit l’Epitre aux Hébreux de la deuxième lecture de cette célébration «Le Christ s’est offert (…) pour enlever les péchés de la multitude.» (He 9,28) C’est lui, le grand prêtre par excellence, établi sur le peuple de Dieu. Faisons attention quand souvent nous parlons du ciel, il ne s’agit pas d’une localité déterminée, c’est un état de vie. Là où il y a la joie, là est le ciel.
L'Evangile de l’Ascension de Jésus Christ revient d’abord à sa résurrection. Celle–ci tourne la page de sa souffrance et ouvre la page de la conversion de tous les hommes «La conversion serait proclamée (…) pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.» (Lc 24, 47) Jérusalem doit d’abord être convertie. Ceci en dit beaucoup, on ne peut pas annoncer la conversion si on n’est pas converti. Les premiers à recevoir le message de Jésus, qu’un chrétien annonce sont ses voisins, ses familiers, son entourage. C’est quand ils refusent cette Bonne Nouvelle qu’un missionnaire va dans les autres villages où la mission suppose un départ, un abandon, une sortie hors de chez soi, hors de son petit univers mental. Que ce soit à l’intérieur ou en dehors de notre communauté, la mission n’est pas facile. C’est pour cela qu’il faut avant tout être «Revêtus d’une puissance venue d’en haut» dit Jésus à ses disciples» (Lc 24,49).
Après cet enseignement sur la mission aux disciples «Jésus, levant les mains, il les bénit (…) Il se sépara d’eux et il était emporté au ciel» (Lc 24,51) Ce départ ne bouleverse pas les disciples car «Ils retournèrent (…) en grande joie.» (Lc 24,52) On reste dans la joie quand on est satisfait de ce qu’on attend, de ce qu’on reçoit ou de ce qu’on voit. Les disciples sont convaincus de ce que Jésus dit et ils sont joyeux. Malgré la séparation avec leur Maître, ils restent dans la joie. Les disciples vivent dans la joie tout ce que Jésus leur a dit. «Ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.» (Lc 24,53) Ils se trompent ceux qui pensent que la prière est pour ceux qui sont en difficulté. Ceux qui sont contents, joyeux, eux aussi trouvent place dans la prière et dans l’Église.
Célébrons cette fête de l’Ascension de Jésus en ayant cette pensée que Notre sauveur n'est plus au tombeau, il est assis à la droite de Dieu. Prenons garde de ne pas matérialiser des expressions : Dieu n'a ni droite, ni gauche et n'est pas plus en haut dans le ciel qu'en bas sous la terre! Ces paroles évoquent tout simplement le monde divin. Ces mots imagés veulent nous décrire la réalité actuelle du Christ ressuscité, une réalité à laquelle on n'accède que par la foi. Jésus ne nous abandonne pas, il est à notre service. La preuve de cela c'est l'Eucharistie Il s’offre quotidiennement pour notre salut, ainsi nous réalisons notre mission sous son aide.