Dimanche 23 A 2020
Chez les Israélites, Dieu avait choisi des prophètes, porte-paroles de sa volonté. Ils étaient aussi chargés d’avertir, de corriger et de redresser son peuple. Déporté à Babylone avec tout le peuple, le prophète Ézéchiel est devenu par la grâce de Dieu «Guetteur pour la maison d’Israël.» (Ez33, 7) Le Seigneur l’a établi responsable de chacun de ses sujets, sa mission était grande «C’est à toi que je demanderai compte de son sang.» (Ez33, 8) Il s’agissait du sang du méchant qui ne se convertissait pas, faute du manque de celui qui devait l’avertir. Dieu lui a donc confié la tâche d’avertir son peuple du malheur qui l’attend s’il continue à vivre comme il l’entend et non comme Dieu le veut. Un envoyé de Dieu est déchargé de toute responsabilité à l’égard de ceux qui refusent d’écouter les préceptes de Dieu.
Sommes-nous conscients du mal qui est autour de nous? Est-ce que nous avons le courage d’élever la voix lorsque cela est nécessaire? De bonnes personnes ont été toujours accusées de leur silence complice et même aussi l’Église. Malheureusement ceux qui les accusent, eux aussi sont complices d’autres abominations. Nous devons nous préoccuper du salut des autres mais surtout de notre salut sinon ce sera du pur pharisaïsme que Jésus a condamné énergiquement. Seul celui qui fait un effort moral et spirituel est capable d’aider les autres sinon il passera son temps à dire ce que les autres n’ont pas accompli. Chacun est invité à voir d’abord ses propres défaillances, ses manquements avant de critiquer les autres. Saint Paul nous dit clairement que «Celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi.» (Rm13, 8)
Le souci du bien et du salut envers les autres est le fondement de la mission de Jésus. Souvenons-nous que dans la culture d’Israël, chaque juif ou chaque descendant d’Abraham était considéré comme un frère ou une sœur. Mais la fraternité dans une société dominée par les conflits et l’injustice, n’est pas facile. Il nous est souvent plus commode de ne rien dire face à l’injustice. Dans l’Évangile, Jésus nous donne des conseils très pratiques sur la correction fraternelle. «Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire tes reproches seul à seul.» (Mt18, 15) D’abord, on lui parle et on dialogue avec lui. Cela signifie ne pas couper court avec lui lorsque rien ne va. Parfois nous adoptons l’attitude de garder le silence et nous pensons qu’il n’y a rien à faire. La correction fraternelle est si importante que si on ne peut pas convaincre un frère, on doit chercher une aide auprès des autres et de la communauté. «S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.» (Mt18, 16) L’homme a été créé pour vivre une vie sociale et communautaire. Le besoin des autres est naturel et humain mais malheureusement, nos communautés sont loin de cet idéal de communion que le Christ nous propose. Nous devons apprendre à nous connaître, à nous aimer et à être fraternels, ouverts et accueillants. Jésus poursuit son enseignement: «S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.» (Mt18, 17) Pythagore disait, si vous avez un ami qui vous corrige, remerciez-le; sinon, payez un ennemi pour qu’il le fasse à votre place.
Dans l’Évangile nous trouvons trois préceptes par excellence de Jésus: a. Il reconnaît collégialement aux disciples le pouvoir de lier et de délier «Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.» (Mt18, 18) b. L'efficacité de la prière communautaire «Si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux» (Mt18, 19) c. Sa présence dans toute vraie communauté ecclésiale «Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.» (Mt18, 20) Jésus souligne l’importance de la fraternité et de la vie communautaire. Notre communication avec Dieu doit être personnelle et communautaire.
En pratique, pensons souvent aux autres, vainquons l’égoïsme, l’individualisme ou le nationalisme qui risque de pénétrer nos espaces et nos moments spirituels. La prière du croyant doit être à la fois personnelle et ecclésiale. L’Église demande aux chrétiens d’assister aux messes dominicales ou de jours fériés, car la messe est la prière communautaire par excellence. Demandons à l’Esprit Saint de mettre des paroles de bonté et d’amour sur nos lèvres lorsque nous parlons au frère que nous voulons corriger, et que notre prière lui plaise afin qu’il puisse sortir d’un cœur repentant.
Ce dimanche est celui de reconnaître la mission des volontaires dans notre paroisse. Nous remercions tous ceux qui réalisent un service de volontariat comme: l’accueil, le secrétariat, la liturgie, les différents conseils, les chorales, la catéchèse, le nettoyage de nos espaces, etc. Votre collaboration est attendue dans ces différents services de notre vie communautaire.