Dimanche 19 A 2020
Dans la première lecture, le prophète Élie a expérimenté la présence de Dieu. C’était au IX°siècle, Dieu commençait à n’intéresser personne, tout le pays avait oublié l’alliance avec le Seigneur et la situation était très grave car cet oubli venait de ceux qui devaient aider le peuple à être fidèle à Dieu. Le roi Achab avait épousé une princesse étrangère, Jézabel, qui avait introduit dans le pays l’idolâtrie de Baal, tuant ainsi tous les prophètes du vrai Dieu; Élie fut l’un des survivants. Le roi n’avait aucune autorité, il devenait cruel et tyran pour satisfaire les visées de sa femme qui voulait imposer sa culture et sa religion. Jézabel a été considérée comme le pire personnage biblique par sa cruauté et sa persécution contre la foi en Dieu.
Élie prouva la puissance du vrai Dieu et la reine voua sa mort. Le prophète se réfugia sur la montagne sainte d’Horeb ou Sinaï. Sur cette montagne, comme Moïse, il découvrit le vrai visage de Dieu. D’après l’expérience d’Élie, Dieu ne se manifeste pas dans l’ouragan, dans le feu et dans le tremblement de terre que certains peuples attribuaient aux divinités. Au contraire, il se révèle dans un léger murmure, signe de son action charitable. En méditant sur cette expérience du prophète, nous comprenons que dans les dangers qui nous guettent, le Seigneur peut être notre refuge. Dieu ne se cache pas lorsque la situation dépasse notre force. Saint Paul a expérimenté la consolation de Dieu en Jésus Christ «Qui est au-dessus de tout.» (Rm9, 5)
L’Évangile de ce dimanche est la continuation de celui de la multiplication des pains pour nourrir la foule. Nous contemplons Jésus en train de renvoyer la foule pour aller prier tandis que ses apôtres montent à bord d’un bateau. Encore une fois, Jésus veut rester seul, il a besoin d’un moment de prière. Cette attitude de Jésus doit être la nôtre, nous prions avec les autres mais n’oublions pas une prière personnelle. La vie chrétienne est aussi une intimité avec Dieu. Jésus avait donc du temps pour tout: prêcher, guérir les malades, se reposer et prier. Il trouvait un moment de pause, de paix intérieure en se séparant de tout le monde afin de se retrouver face à face avec son Père. Il semble que beaucoup d’entre nous ne trouvent pas un temps de prière personnelle. Nous avons le temps de travailler, de nous reposer, de manger, de regarder la télévision, de jouer mais pas vraiment le temps d’être seul avec Dieu, pour réorganiser notre vie intérieure. Sainte Édith Stein ou sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, copatronne de l’Europe depuis 1999 et figure la plus moderne de l’Église catholique, écrivit que notre vocation est d’être devant Dieu pour tout le monde.
Dans sa prière, Jésus louait son Père mais il pensait sans doute aux apôtres qui étaient en danger car leur barque était «Harcelée par les vagues, car le vent était contraire.» (Mt14, 24) Il quitta sa prière pour aller les aider. La prière doit nous conduire à l’action et à l’engagement. Quand les apôtres le voient sur la mer «Ils furent troublés: C’est un fantôme… ils se mirent à crier.» (Mt14, 26) Jésus les calme mais Pierre reste dans le doute et il demande d’aller à sa rencontre en marchant sur les eaux, ce que Jésus lui accorda. «Mais, voyant le vent, il prit peur et commençant à couler, il s’écria: Seigneur, sauve-moi!» (Mt14, 30) Au lieu de regarder le visage de Jésus, Pierre a regardé la mer et à partir de ce moment, il a perdu sa force et sa confiance en Jésus et il s’enfonça dans la mer. Mais Jésus lui serre la main et lui dit «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?» (Mt14, 31) Sans la foi, il est compliqué d’avancer dans les difficultés et de se réjouir des dons de Dieu. Croire, c’est donc faire confiance à Jésus qui est l’espoir ultime de notre avenir. Parfois notre foi ne résout ni nos problèmes ni nos difficultés, mais elle nous ouvre les yeux et elle donne un sens à nos vies. Nous rencontrons souvent des moments difficiles: un malheur familial, une maladie, un problème de vie, une crise de foi, etc. Le Seigneur vient pour nous aider, mais il veut que nous sautions du bateau et allions à sa rencontre avec confiance en lui.
Nous avons compris dimanche dernier que Dieu a besoin de notre coopération pour le salut de toute l’humanité. Ceci est égal dans notre salut, sans notre participation, la miséricorde divine nous échappe. Nous devons chercher ensemble notre salut et celui de tous, ainsi notre prière doit être personnelle et communautaire. Jésus a sauvé Pierre qui a crié vers lui ainsi que tous ceux qui étaient dans la barque qui l’ont reconnu en disant «Vraiment, tu es le Fils de Dieu.» (Mt14, 33) Cela doit être notre foi en Jésus. Savoir lui dire: Tu es le fils de Dieu, tu es mon ami que j’aime tant et que je voudrais aimer de plus en plus. Nous avons besoin de la présence de Dieu qui calme les tempêtes actuelles. Laissons Jésus entre dans nos vies, dans nos familles, dans nos communautés, dans notre barque pour nous communiquer la paix, la joie, la confiance et l’amour. Que Jésus soit la tranquillité de ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme !