Célébration de la messe de Marie, Mère de Dieu 01 2020
Huit jours nous séparent de Noël. Le huitième jour après Noël, l’Église fêtait le saint nom de Jésus et sa circoncision, selon la Loi de Moïse ; Cette fête est abandonnée pour donner place à celle de Marie «Mère de Dieu.» Le Pape Paul VI donne le motif «Il est légitime, à quelques jours de Noël, de célébrer la part qu’a eue Marie au mystère du salut et d’exalter la dignité particulière qui en découle pour la Mère très sainte qui nous a permis d’accueillir l’Auteur de la Vie.» Mais la circoncision de Jésus n’est pas complètement occultée, puisque l’Évangile du jour en parle. En 1968, le Pape Paul VI, qui, associa cette fête à celle de la Journée mondiale de prière pour la paix.
Selon nos habitudes, nous commençons l’année par les vœux du Nouvel An. Que la bénédiction du Seigneur soit sur nous et sur tous ceux qui nous sont chers ainsi que sur ceux et celles qui sont sans ressources et démunis. Ces jours de fêtes sont consacrés aux rencontres familiales. Les cousins qui s’embrassent, les frères et sœurs, quelques-uns avec nostalgie de leur enfance, la grouille des petits enfants autour des grands parents, il n’y a pas d’autre bénédiction aussi forte que cela. Nous aussi chrétiens, nous sommes une famille, celle des enfants de Dieu, nous nous rassemblons pour rendre grâce à Dieu et recevoir sa bénédiction pour ce nouvel an que nous commençons. Nous pouvons dire tous «Mon Dieu bénis cette nouvelle année que nous commençons ensemble, rends heureux nos familles, nos amis, nos copains et copines de travail.» Quand on est croyant, il n’y a rien qui vient du hasard, tout est don et bénédiction de Dieu. C’est pourquoi dans l'Ancien Testament, nos pères dans la foi savaient se tourner vers Dieu et solliciter sa bénédiction avec des mots que nous pouvons dire à notre voisin le plus proche «Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix!» (Nb6, 22ss)
Une année bénie par Dieu, c'est donc ce que nous souhaitons à toutes et à tous. Pour savoir comment recevoir cette bénédiction, il y a un modèle, c'est celui de la Vierge Marie «bénie entre toutes les femmes» comme le dit l'Ave Maria. La Vierge bénie de Dieu a accueilli dans la foi et la confiance le don du Fils de Dieu dont elle devient la Mère. C'est cette situation à nulle autre pareille qui a amené le nouveau peuple de Dieu ou l’Église, à lui donner le titre de «Mère de Dieu», ou «Theotokos» en grec. Ce terme grec veut dire «celle qui donne naissance à Dieu.» En effet, Marie est devenue Mère de Dieu par l'enfantement de Jésus, Fils de Dieu et, ce qui en résulte c'est qu'elle est, et demeure toujours Mère de Dieu.
Saint Paul confirme la grandeur de Marie dans sa lettre aux Galates «Frères, lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son fils, né d’une femme.» (Ga4, 4) Cet excellent honneur et touts ces événements, dit saint Luc dans son Évangile, «Marie (…) les méditait dans son cœur.» (Lc2, 19) Le cardinal de Bérulle, un grand spirituel du XVIIe siècle, disait de Marie qu'elle est toujours en «état de Mère» non seulement pour son fils Jésus Christ mais aussi par extension pour ses frères et sœurs que nous sommes car sur la croix son fils Jésus nous a confié à elle: «Femme, voilà ton fils (…) fils, voilà ta mère!» (Jn19, 26-27) Marie, notre Mère est aussi notre bénédiction pour toujours. La bénédiction de Dieu se vit dans le cœur. C’est là au nous devons garder tout ce qui nous est cher comme l’amour et la paix qui doivent inspirer notre quotidien de chrétien. Un amour ou une paix qui ne vient pas du fond de notre cœur ne donne pas de bonheur et ne dure pas.
Je vous invite à méditer cet extrait du message du Pape François à cette Journée Mondiale de la Paix. Il nous invite à comprendre la souffrance de notre époque et d’où vient cette souffrance «Aujourd’hui encore, à tant d’hommes et de femmes, d’enfants et de personnes âgées, sont niées la dignité, l’intégrité physique, la liberté, y compris religieuse, la solidarité communautaire, l’espérance en l’avenir…La guerre, nous le savons bien (…) elle naît, dans le cœur de l’homme, de l’égoïsme et de l’orgueil, de la haine qui pousse à détruire, à renfermer l’autre dans une vision négative, à l’exclure et à le faire disparaître. La guerre se nourrit de la perversion des relations, d’ambitions hégémoniques, d’abus de pouvoir, de la peur de l’autre et de la différence perçue comme un obstacle; et en même temps elle alimente tout cela.»
Pour transformer la souffrance de l’humanité en joie, essayons de vivre la paix que Jésus donne, qui vient du pardon, de la réconciliation et de la justice. Que Marie, Mère du Prince de la Paix et Mère de tous les peuples de la terre, nous accompagne et nous soutienne, pas à pas, sur notre chemin de la vie, tout au long de cette année 2020.