Dimanche 6C 2022
Dans la vie il faut bien choisir et la réussite ou l’échec repose souvent sur notre choix. C’est pourquoi nous devons faire attention pour ne pas mal choisir. Mais il y a ceux que la majorité d’entre nous n’a pas choisi: les parents, la couleur de la peau, le sexe, etc. Tout cela ne sont que des dons que nous recevons et ne doivent pas être la base de nos réussites et de nos échecs; si c’est le cas, quelque chose ne va pas bien. Dans la foi juive, chaque israélite, son existence se trouvait entre deux routes opposées: celle qui conduisait à la vie et qui était caractérisée par l’obéissance à la loi et celle qui conduisait à la mort si la loi n’était pas respectée. Cette tradition juive s’était améliorée petit à petit, le prophète Jérémie avait tout observé et il annonça ce qui suit «Maudit soit l’homme qui se fie en l’homme et fait sa force de la chair tandis que Yahvé s’écarte son cœur.» (Jr17, 5) L’homme qui met sa confiance en ce qui n’est que créature se condamne à une vie stérile. Jérémie ne s’arrête pas là dessus, il va vers ce qui est la vraie bénédiction de l’homme «Béni soit l’homme qui se fie en Yahvé et dont Yahvé est la confiance!» (Jr17, 7)
Dans cette prophétie de Jérémie tout est révélé à l’homme pour chercher son bonheur. Ne disons jamais que nous n’avons pas de choix, car nous pouvons choisir ce qui est bien pour nous et pour les autres. Ce qui vient indépendamment de notre volonté n’est pas très grave car il n’engage pas notre responsabilité. Devant Dieu, ce qui ne dépend pas de nous, lui même s’en charge. Si le soleil ne se lève pas ce n’est pas notre problème, si dans l’obscurité en son absence et sans le droit de nous déplacer, nous écrasons ce qui nous tombe dessous, Dieu n’en tiendra pas compte, nous serons quitte de ce dégât. Mais si en plein soleil, Dieu nous demandera compte de notre silence, de notre indifférence et de notre irresponsabilité. Saint Paul nous demande de ne pas se taire de la résurrection de Jésus «Si l’on proclame que Christ a été relevé d’entre les morts, comment parmi vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts.» (1Co15, 12) Si nous proclamons cela, heureux sommes-nous.
Jésus ne tarde pas à révéler quel est le bonheur de l’homme. Dès le début de sa mission, il annonce les Béatitudes. Dans cet Évangile que nous méditons, Jésus dit quatre fois: «Heureux êtes-vous!», puis, quatre fois également: «Malheur pour vous!» pour nous mettre en garde de ne pas rater l’occasion de notre bonheur. Ce bonheur de Jésus est unique et incroyable. Il faut venir d’une autre planète pour déclarer heureux ceux qui sont pauvres, affamés, tristes, insultés. Nous considérons malheureux toutes ces catégories que Jésus nomme heureuses. Seul Jésus est capable de les déclarer heureux car c’est lui leur bonheur. En annonçant le bonheur, l’allégresse, pour les démunis de notre société, Jésus répond à leur immense attente. Est-ce que nous avons découvert que c’est lui notre bonheur? «Heureux vous les pauvres… vous qui avez faim… qui pleurez maintenant.» (Lc6, 20-21) Ce bonheur proclamé par Jésus n’est pas dans l’avenir mais dans l’aujourd’hui de notre vie. Souvenons-nous de ce qu’il a dit à Zachée «Aujourd’hui le salut est arrivée pour cette maison.» (Lc19, 9)
Nous devons sentir dans notre aujourd’hui le bonheur porté par Jésus. Le projet de Dieu prolifère dans une vie dès qu’on s’engage auprès de lui. Nous ne pouvons pas sortir triste de notre rencontre avec Jésus. La prière n’est pas le moment de pleurer mais de se réjouir. N’est pas le moment de vérifier si nous ne sommes pas en retard pour aller dîner, pour aller nous reposer mais un moment de repos en Dieu, de se laisser nourrir par Lui. C’est le moment de sentir notre sécurité. «Heureux serez-vous lorsque les hommes vous haïront… bondissez, car voici que votre salaire est grand dans le ciel.» (Lc6, 22-23)
Ne nous comportons pas comme ceux qui n’attendent plus rien de Dieu. C’est cela la richesse qui est condamnée. Il y a les pauvres et les riches matériellement qui ne veulent pas attendre plus rien de notre Seigneur. Bien qu’ils soient différents matériellement, ils sont égaux devant Dieu. Curieusement il y a ceux qui possèdent presque tout mais devant Dieu, ils cherchent beaucoup de choses: la paix, la justice, l’amour, ils s’efforcent à trouver un temps pour Dieu et leurs frères et sœurs, et pour être bienheureux. Voyons encore l’exemple de Zachée, ce riche de Jéricho, il avait toute la richesse mais il a tout fait pour voir Jésus. Être riche selon Jésus, n’est pas avoir amassé la richesse mais ne plus avoir le désir que seul Dieu peut combler. Aux riches, Jésus leur dit «Vous avez reçu votre consolation.» (Lc6, 24)
Dans la vie de chaque jour, on se rend compte que «Heureux... malheureux», on est un peu tout cela à la fois. Cherchons à augmenter notre chance d’être heureux en donnant la priorité à Dieu et diminuons le risque d’être malheureux en nous débarrassant de ce qui nous encombre pour ne pas reconnaître l’amour car le vrai bonheur c’est l’amour à Dieu et à notre prochain.