Dimanche 15C 2022
Dans la première lecture du livre de Deutéronome, nous écoutons Moïse qui révèle aux Hébreux dans leur pèlerinage vers le pays de la promesse que Dieu est présent dans sa loi qui est en eux. «Elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.» (Dt30,14) On ne peut pas dire qu’on ne connaît pas la loi de Dieu, elle n’est pas loin de nous car elle est présente dans notre conscience. Dieu veut que nous soyons guidés par sa loi jour et nuit. Si elle devient notre nourriture quotidienne, nous pouvons donc grandir en amour et en confiance en Lui. Par conséquent Dieu peut être dans chaque homme ou femme qui le veut, ainsi nous pouvons faire beaucoup de merveilles grâce à cette présence. Chacun peut être collaborateur de Dieu mais la réalité est qu’il y a ceux qui confessent son absence et ceux qui se comportent comme si en eux, il n’y a aucune loi ou aucun ordre à respecter, ainsi ils se livrent à des actes abominables. Malheureusement parmi ceux qui se donnent à ces actes, on peut y rencontrer des croyants. Attention, la conscience humaine peut être prise par beaucoup de choses qui peuvent se substituer de l’essentiel. Il faut rester en éveil pour vivre dans la lumière de Dieu ainsi nous reconnaîtrons ses faveurs pour nous.
Saint Paul rappelle aux Colossiens que la loi consiste à aimer de tout notre cœur et de toute notre âme. Mais il ne s’agit pas d’aimer ainsi n’importe qui mais d’aimer Jésus Christ qu’il essaie de définir «Il est l’image du Dieu invisible.» (Col1, 15) Personne n’a jamais vu ce Dieu qui veut ordonner notre existence et notre comportement. C’est Jésus qui nous l’a fait connaître parce qu’il est son image parfaite. En Lui se réalise cette expression de «tel père, tel fils.» Jésus n’est pas un ange qui s’est incarné, ni un super homme, ni un surhomme dont sa nature égale au divin. Rien de ce qui est créé qui égale à Jésus car «Toutes choses ont été créées par lui et pour lui, et il est avant tout, et toutes choses subsistent en lui.» (Col1, 16-17) Pour saint Paul, Jésus possède un plein pouvoir sur nous, lui consacrer notre vie vaut la peine. Ne lui refusons rien, notre temps, notre amour, notre disponibilité, notre avoir, notre vie, tout cela lui appartient. Mais n’oublions pas que par lui nous valons plus car il nous a faits fils et filles de Dieu. Avec Jésus Christ, essayons de tout conduire à Dieu.
Dans l’Évangile, Jésus montre la manière d’aimer Dieu et de l’aimer; c’est aimer notre prochain et il en profite pour préciser qui est notre prochain. Ce n’est pas parce que nous ne connaissons pas qui est notre prochain mais parce que nous avons une compréhension très courte sur ce sujet. La loi de Moïse étendait l’amour du prochain aussi bien sur chaque israélite que sur l’étranger. Petit à petit cette notion du prochain avait été oublié et Jésus veut la faire entendre de nouveau dans la parabole que nous connaissons du bon samaritain. Derrière ce blessé de Jéricho qui nécessitait une assistance se cachait Jésus Christ qui nous dit que ce que nous ne faisons pas à l’un de ces petits c’est à lui que nous le refusons. On ne sert pas Dieu dans le temple si on ne le sert pas d’abord dans la rue, sur la route. C’est ce que ce prêtre ou ce lévite de Jéricho n’a pas découvert en voyant un blessé «Il descendait par ce chemin et, le voyant, il passa outre.» (Lc10, 32)
Un homme ordinaire a bien compris son prochain et comment mettre en pratique la loi de l’amour. «Un Samaritain qui était en voyage, arriva près de lui; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.» (Lc10, 33-34) En peu de mots Jésus montre qui est notre prochain et comment l’aimer. Ce samaritain a réalisé ce que c’est se rendre proche de quelqu’un. Aimer un prochain c’est s’arrêter devant sa souffrance en trouvant les mots et les gestes qui sauvent. Dieu est présent dans ce samaritain comme dans ce blessé. Le premier l’image de la miséricorde de Dieu et le second l’image de Jésus sur la croix, image de la souffrance de l’innocent. Jésus est donc présent dans l’un comme dans l’autre. Tous les deux montrent sa présence car il est dans celui qui souffre comme dans celui qui fait miséricorde. Si nous croyons en lui, évitons de passer à côté de lui sans rien faire.
La route qui descend de Jérusalem à Jéricho est notre route, nous l’empruntons tous les jours. C’est la route de notre travail, de nos responsabilités, de nos solidarités et de nos fraternités. Sur notre route nous pouvons être comme le bon samaritain ou comme le blessé. Dans l’un ou dans l’autre cas, essayons d’incarner Jésus. Gardons l’espérance ou montrons la charité. Comme le message de ce dimanche est celui de l’amour, imitons ce bon samaritain qui n’a rien gardé pour secourir celui qui était en danger. Approchons-nous de nos voisins en difficulté, adressons-leur une parole qui soulage, versons sur eux l’huile qui désinfecte leurs blessures et conduisons les vers l’Église qui embaume nos plaies par son enseignement et ses sacrements.