Pâques 7B2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Pâques 7B2024

Nous sommes vers la fin du Temps Pascal car il y a quelques jours, nous avons célébré l’Ascension de notre Seigneur Jésus Christ. Nos communautés chrétiennes et chacun d’entre nous, sommes dans le cœur de Jésus, il nous consacre à Dieu, son Père pour que nous soyons sanctifiés et que nous restions unis entre nous et à lui. La volonté de Dieu est de nous voir en parfaite fraternité. Des divisions entre croyants en Dieu et entre les disciples de Jésus sont un vrai scandale qui détruit la fraternité universelle des enfants de Dieu

.                  L’Évangile de ce dimanche est celui de la prière d’adieu de Jésus. Nous trouvons dans sa prière ce qui lui tient à cœur, ses disciples présents et ceux qui le viendront après. Ses disciples sont dans le monde qui est l’objet de leur mission. Ce monde de la prière de Jésus, c’est le monde non des montagnes mais des personnes. C’est le monde qui n’est pas facile à adopter, c’est le monde qui se sent auto-suffisant alors qu’il n’en est rien, c’est le monde qui oublie qu’il ne s’est pas fait seul. Le monde dont il parle est d’abord l’ensemble des gens qui ne croient pas encore à lui ouvertement et ensuite ceux qui sont hostiles à lui et à son Père. Ainsi il fait une demande à son Père. «Père saint, garde-les unis dans ton nom (...) pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.» (Jn17, 11) L’unité est la clé de la réussite, de la victoire, elle est la force dans les moments difficiles. Jésus a triomphé dans l’unité avec son Père, il ne s’est jamais séparé de lui. Ceux qui séparent les gens ne cherchent que leur extermination. Il n’a rien dans la séparation ou dans la division entre les gens. Il ne faut jamais confondre la séparation et la différence car on peut même séparer ceux qui sont identiques. La différence peut évoquer la complémentarité mais la séparation peut évoquer la blessure.

                La mission de Jésus est donc de rassembler l’humanité autour de Dieu. Il a fait quand il était dans le monde et il le fait après sa mort et sa résurrection. «Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom (…) J’ai veillé sur eux.» (Jn17, 12) Il y a quelques jours, Jésus s’est présenté comme un vrai pasteur. Il a gardé ses disciples comme un berger garde son troupeau. Mais ‘ntabyera ngo de’, ce qui signifie que la pureté n’est pas de ce monde et Jésus le reconnaît. «Aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte.» (Jn17, 12) Jésus n’impose pas sa volonté, un disciple peut le suivre, l’accepter ou le rejeter. Mais celui qui le rejette ne tire aucun gain sinon sa perte. Celui qui sort de la solidarité, de l’unité, de l’amitié et de la communion s’expose lui-même, il devient fragile et faible, ce qui peut venir après peut être fatale pour lui. Il faut trouver vite un lieu où on ne se sent pas seul mais en évitant toute solidarité dans le mal. Il n’est pas bon que l’homme vive seul, il est appelé à vivre avec Dieu et avec ses prochains, ce qui lui donne l’assurance de la joie et de la paix.

               Unis à Jésus et à son Père, les croyants deviennent forts pour résister aux menaces du Mauvais «Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.» (Jn17, 15) La vocation chrétienne n’est pas de construire un monde à part mais de témoigner au milieu de ceux qui ne croient pas encore ou de ceux qui s’opposent à Dieu sans imposer leur façon de vivre. Les fidèles de Jésus est dans le monde sans être du monde. Ils sont dans la société sans épouser nécessairement ce qu’on leur propose qui ne correspond pas à leur idéal, c’est-à-dire la volonté de leur Maître. Heureusement qu’actuellement la liberté religieuse est reconnue par des nations dignes de leurs noms et elle est un signe d’une grande maturité humaine, sociale et religieuse. Seul un dictateur impose sa vision et cela est sa plus grande faiblesse. C’est la vérité et l’amour qui attirent à Dieu. «Consacre-les dans la vérité.» (Jn17, 18) Dans cette prière de Jésus la consécration n’est rien d’autre que la sanctification. C’est en étant sanctifié par la parole de Dieu qu’un disciple gagne le mal et tous ses pièges. La parole de Dieu est puissante, elle est une force en tous moments. Les croyants sont en mission avec cette force qui donne la victoire. Munis de la parole de Dieu, nous vaincrons.

     La mission dans le monde ne doit pas être une affaire d’une seule personne ou de quelques uns mais de toute une communauté bien organisée, chacun dans son charisme. Dans la première lecture, Pierre organise d’abord leur collège des Apôtres en remplacement de Juda qui avait trahi son Maître. Ce groupe est appelé à grandir selon les circonstances du temps et de l’espace. Actuellement les Apôtres ne sont plus douze mais très nombreux. Tous les baptisés sont appelés à devenir apôtres, c’est-à-dire bergers des autres. Chacun doit s’occuper des autres. Pour Pierre, est apôtre de Jésus celui qui est «Témoin de sa résurrection.» (Ac1, 22) Celui qui confesse la résurrection de Jésus est donc apôtre au sens large du terme.

                Nous savons donc que le baptême nous fait prophète, prêtre et roi. Un apôtre remplit toutes ses fonctions. «Le sort tomba sur Matthias, qui fut mis au nombre des douze Apôtres.» (Ac1, 26) Dire que le sort tomba sur Matthias signifie que chaque disciple de Jésus est apôtre. Celui-ci a la mission de montrer l’amour de Dieu. C’est dans ce sens qu’il remplira son rôle. Jean le souligne dans sa lettre. «Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.» (1Jn4, 16) C’est dans l’amour que la communauté grandit et reste fidèle à la parole de Dieu ainsi Dieu peut être connu par les non-croyants voire même ceux qui au départ sont hostiles à la foi.