Pâques 6B2024, Ascension du Seigneur: — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques 6B2024, Ascension du Seigneur:

Nous célébrons une des fêtes importantes du Temps Pascal, l’Ascension de notre Seigneur, Jésus Christ. C’est son élévation dans le Ciel, la gloire de Dieu. Pour les croyants en Jésus ou les chrétiens, le Christ ressuscité est entré solennellement dans l’éternité de Dieu, son Père. Saint Augustin, parlant de l’Ascension disait que la résurrection du Seigneur est notre espoir et que son Ascension est aussi notre glorification.

               Dans son Ascension, la nature humaine trouve son achèvement. Sans l’espérance d’avoir une place au Ciel nous souffrirons éternellement d’un grand manque.

                L’Ascension de Jésus n’est pas un mythe ni une imagination. Cet événement a été assisté par des disciples. C’est une fête commémorative de ce qui s’est pas. Selon saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres, l’Ascension s’est déroulée le quarantième jour après la résurrection. «Après avoir donné ses instructions aux Apôtres (…) il fut enlevé au ciel.» (Ac1, 2) C’est une élévation car en parlant de son incarnation, nous disons qu’il est descendu du Ciel. Dans l’Ascension, il retourne là où il était venu. Il faut comprendre l’élévation dans un langage théologique et non en terme de localité, de haut et de bas car la demeure de Dieu n’est pas à entendre dans ce sens. On élève quelqu’un en dignité, en grade. Ici l’élévation est une reconnaissance solennelle, c’est une glorification. L’élévation d’une personne ou de quelque chose est le fait d’être en exergue pour être contemplé par tout le monde. Dans l’Ascension Jésus est au-dessus de tout, c’est lui et lui seul qui doit nous attirer.  

                Les disciples ne s’attendaient pas au départ précipité de leur Maître mais c’était  sa vraie victoire, donc la restauration du règne d’Israël qui préoccupait les disciples et non celui de Dieu. «Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël?» (Ac1, 6) Un pays puissant et craintif préoccupait chaque israélite, un royaume théocratique ayant à sa tête Jésus, vainqueur de la mort. Les disciples ne comprenaient pas en réalité ce que c’est le royaume de Dieu. Ils pensaient au royaume de Dieu comme au temps de Moïse quand Dieu combattait du côté d’Israël pour soumettre les nations. En Jésus Christ, Dieu n’a pas de peuples ennemis, ne lui demandons pas de supprimer nos adversaires, criminels soient-ils. Il faut tout simplement lui demander qu’il les aide à se convertir, cette prière peut être écoutée ainsi nous seront en paix avec tout le monde. Pour Jésus, le temps de la soumission du monde n’est pas notre affaire. «Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.» (Ac1, 7)

                Avant son Ascension, Jésus révèle une promesse à ses disciples «Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint.» (…)  Vous serez alors mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre.» (Ac1, 8) Jésus s’en va mais son Esprit est dans ses disciples. L’Esprit Saint est la force des croyants. Il habite en chaque disciple qui le reçoit. Il entre là où on est prêt à l’accueillir et il aide à rendre témoignage des actes de Jésus, son amour et son enseignement. L’Esprit Saint ne s’oppose pas à Jésus, il continue son œuvre dans le monde. Après cette préparation des disciples, Jésus achève sa mission. «Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.» (Ac1, 8)  Il quitte le monde mais pas pour de bon, il a promis son retour. À part l’Esprit Saint, Saint Paul dit d’autres dons que Jésus a fait à ses disciples «Ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent.» (Ep4, 11) L’Esprit Saint ainsi que tous ces autres dons permettent à l’Église de grandir qualitativement et quantitativement.

                Dans l’Évangile de l’Ascension, Jésus délègue sa mission et sa puissance à ses Apôtres, par extension à tous les baptisés. «Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.» (Mc16, 15) La mission n’a pas de frontière, elle est ouverte à tout le monde. Alors que le peuple de Dieu de l’ancienne alliance se limitait aux seuls israélites, le nouveau peuple de Dieu est toute l’humanité. L’Évangile ne doit pas être annoncé en cachette ou à quelques-uns, il est ouvert à tout le monde. Mais l’Évangile ne doit pas être imposé, il est accepté ou refusé. Tout simplement Jésus nous prévient que «Celui qui refusera de croire sera condamné.» (Mc16, 16) La question n’est pas ici de savoir comment Dieu, aussi miséricordieux qu’il soit, peut punir mais plutôt de savoir comment l’homme dans sa faiblesse évidente refuse le pardon que Dieu lui offre d’ avance? Celui qui refuse obstinément le salut, ce n’est pas Dieu qui le condamne, c’est lui qui se condamne.

                La force et le pouvoir de Jésus est donné aux disciples en vue de la mission. Les mains du disciple de Jésus sont fortes, ne les croisons jamais, mettons-les au service de l’amour et de la proclamation de la Bonne Nouvelle. Ainsi les bons résultats seront nombreux. «Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.» (Mc16, 20) C’est dans ce sens que Jésus fait ses adieux aux Apôtres, il est parti dans la gloire mais il est encore présent dans le monde, son absence ne se fait pas sentir là où les croyants vivent au service des autres. Ainsi Jésus nous annonce le gage ou la garantie de notre résurrection future. Aussi vrai que Jésus soit monté au ciel, il reviendra nous prendre pour vivre avec lui. Amen.