Fête de l'Assomption de la Vierge Marie 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Fête de l'Assomption de la Vierge Marie 2024

Chaque année à la même date du 15 Août, l’Église célèbre la solennité de l’élévation ou l’Assomption de la Vierge Marie, la Mère du Fils unique de Dieu, Jésus Christ notre Sauveur. Dans cette fête il y a la continuité de ce que sa cousine Elizabeth lui avait dit lors de la visitation: Tu es bénie entre toutes les femmes. Marie a été préservée du péché et par conséquent exemptée du tombeau signe de la mort qui est la conséquence du péché et le produit du Mal. Elle est montée joyeusement dans la gloire du Ciel.

              La foi catholique ainsi que la tradition font entendre que Marie a été exemptée du tombeau par son Assomption. Cette dernière n’a pas été inventée pour Marie, la Bible parle aussi de l’assomption du prophète Élie. «Voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Élie monta au ciel dans la tempête.» (2R2, 11) Pourquoi ce privilège inhabituel accordé au prophète Élie? Ce dernier est peut-être un personnage biblique exceptionnel, certains prenaient Jésus pour Élie alors que la foi juive ne croyait pas à la réincarnation. Il y a donc ceux qui voient dans l’assomption d’Élie la préfiguration de celle de Marie, irréprochable depuis sa naissance comme nous le retrouvons dans la salutation de l’ange Gabriel «Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.» (Lc1, 28) Pour les premiers chrétiens, Marie n’a pas connu la mort,  l’empire chrétien célébrait cet événement de la Vierge Marie sous le nom de la Dormition. Un auteur français du siècle dernier, Joris Karl Huysmans (1848-1907) écrivit «La vierge ne mourut, ni de la vieillesse, ni de maladie; elle fut emportée par la véhémence du pur amour; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu’on appela son trépas la dormition.» Que Marie n’a pas connu la mort, cette idée n’est pas seulement celles des premiers chrétiens, elle est aussi de notre temps. 

            Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean décrit sa vision de ce qu’il a vu au ciel «Une femme enveloppée du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles.» (Ap12, 1) Il a vu le grand signe de la victoire de l’amour; c’est aussi la victoire de Jésus qui se manifeste. Un grand signe de réconfort pour les croyants qui sont encore sur la route de la vie car au bout du chemin, la joie immense les attend. Voilà pourquoi Saint Hippolyte de Rome disait à la fin du deuxième siècle: «Quant à la femme qui est habillée de soleil, Jean pense sans aucun doute à l’Église. Car elle est revêtue du verbe, de Celui qui est engendré par le Père, dont la lumière est plus brillante que celle du soleil.» Cette prophétie nous concerne si nous répondons à l’appel de Jésus de répandre le règne de Dieu partout. La tradition chrétienne voit l’image de la Vierge Marie dans cette femme du livre de l’Apocalypse «Cette femme représente la Vierge Marie qui engendre intacte notre tête également intacte.» Marie est sans aucun doute vêtue de soleil, c’est-à dire vêtue entièrement de Dieu. Elle est entourée de douze étoiles, c’est-à-dire des douze tribus d’Israël et de tous les élus de Dieu, et avec à ses pieds la lune, image de la mort et de la mortalité.

            L’Évangile de l’Assomption est celle de la visitation de Marie à sa cousine Elizabeth. Qu’est-ce que cela veut nous dire par rapport à cet événement de l’élévation de la Vierge Marie? Ce qui fait la grandeur du croyant c’est l’humilité, la simplicité, l’amour et sa relation avec Dieu. Dans la visitation il y a tous ces messages. Marie et sa cousine ont eu toutes les deux des faveurs de Dieu, l’une est la Mère du Sauveur, l’autre la mère du précurseur. La Vierge Marie prend le devant pour aller visiter et aider Elizabeth, sa cousine. «Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, vers une ville de Juda.» (Lc1, 39) Elle laissa de côté l’annonce de l’ange qui la dépassait ainsi que  les préparatifs de son mariage avec Joseph, elle va voir Elizabeth. Son voyage n’était pas celui de vacances, de repos mais de la contemplation et du partage de la merveille que l’ange l’a faite connaître sans oublier de porter l’aide à sa cousine qui était à son sixième mois de la gestation. Dans ce geste de charité nous y contemplons aussi l’humilité, l’oubli de soi de la Vierge.

            La grandeur de Marie ne vient pas des hommes mais de Dieu qui l’a choisie pour devenir la mère du Sauveur. «Où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi?» (Lc1, 43) L’élévation de la Vierge Marie est une grâce de Dieu à sa servante, c’est donc Dieu qui comble toujours son bien-aimé. Marie a été sauvée par celui qu’ elle a engendré. Son élévation est aussi le fruit de son Fils Jésus Christ. Au ciel Jésus attendait sa mère car ils étaient liés  intimement. Jésus a reçu de sa mère notre humanité et au ciel Marie a reçu de Jésus la plénitude de la vie. Elle peut dire avec joie «Le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et Saint est son nom.» (Lc1, 49) Son Fils a préparé une place digne à sa mère, Marie, dès son arrivée. Quelques années avaient passé, et le jour béni, le Fils et la Mère ont célébré des retrouvailles. Comme nous le dit l’Église dans l’office divin: «Aujourd’hui est le jour glorieux où la Vierge Marie, Mère de Dieu, est montée au ciel. Nous la louons tous et lui disons: Tu es bénie entre toutes les femmes et bénie est-elle fruit de tes entrailles.»

            Au Ciel, Marie a été accueillie dans la joie par le Père éternel, comme sa fille préférée, par Jésus-Christ, son Fils avec qui elle avait tout partagé, les peines et les joies, avec l’Esprit Saint qui l’a faite Mère de Dieu, avec Joseph son époux ainsi que tous les saints, les anges et les archanges. L’élévation de la Vierge Marie fut un événement unique. Son élévation est la nôtre si nous nous efforçons à accueillir Jésus comme elle l’a accueilli.