Dimanche 20B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 20B 2024

Jésus continue son discours sur le pain de vie, il nous révèle davantage comment trouver la vie en lui. Nous devons faire attention pour écouter son langage. La mauvaise compréhension sur Jésus conduit au doute, à l’abandon et à la perte de la foi. Il nous invite à communier à sa pensée, à sa parole et à son Corps ainsi qu’à son Sang dans l’Eucharistie qui est notre rencontre avec lui, car il s’offre pour nous donner la vie. L’Eucharistie est le sommet de la vie chrétienne. Vivons donc notre rencontre avec Jésus comme un temps de grâce et d’amour

            Jésus cherche à grandir sa relation avec ses disciples, il est préoccupé par leur croissance spirituelle. Nous sommes invités à ne pas rester à une foi immature envers sa présence. Si Jésus n’est pas présent en nous et entre nous, notre consécration à lui est une simple idée et non une réalité. Quelqu’un peut être dans notre vie par ce que nous pensons à lui, parce que ses paroles et ses actes nous caractérisent. Dieu doit être proche de nous ainsi nous pouvons proclamer que son royaume est parmi nous. Si Dieu n’est pas dans notre existence comment confesser sa relation avec nous? Jésus nous propose sa vie, sa relation avec son Père qui est une évidence, c’est de lui que dépendent ses œuvres et sa vie. La foi en Jésus connaît donc quelques étapes, croire à son enseignement, le suivre et l’imiter, enfin vivre de lui car il devient notre nourriture. «Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde.» (Jn6, 51)

            Les auditeurs de Jésus tombent dans l’incompréhension totale en écoutant qu’il est le pain de vie. Comment cela est-il possible? Ils sont choqués en l’écoutant «Comment cet homme-là peut-il donner sa chair à manger?» (Jn6, 52) N’oublions pas pendant la persécution des chrétiens dans l’empire romain on accusait des fidèles du Christ de l’anthropophagie ou du cannibalisme, manger des chairs humaines. Les croyants ne se nourrissent pas de la chair humaine mais de la chair de Jésus, présent dans le pain et le vin transformés. Ce choc des Galiléens ne pousse pas Jésus à retirer sa révélation mais il accentue ce qu’il dit. Un jour j’ai été choqué par des fidèles qui me demandaient de ne pas insister sur un tel récit de l’Évangile sous prétexte qu’il peut scandaliser ceux qui l’écoutent surtout des enfants ou des fidèles non fervents. Si nous annonçons ce que seuls nos sens peuvent saisir, nous n’avons pas compris que nous avons reçu le don de l’intelligence que l’Esprit Saint offre aux croyants. Il ne faut pas trier et garder seulement ce qui nous arrange dans la parole de Dieu mais demander quelques éclaircissements dans ce que nous écoutons.

            Jésus va très loin dans la révélation à son sujet. «Amen, amen, je vous le dis: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.» (Jn6, 53) Jésus parlait de l’Eucharistie qu’il allait instituer un peu après ce discours. Il préparait les Douze à la Cène du jeudi Saint. Les enfants et les catéchumènes doivent être bien préparés à la communion eucharistique, sinon ils n’ entreront jamais en communion avec Jésus qui se donne en nourriture dans l’Eucharistie. Les fidèles doivent être bien accompagnés pour ne pas douter d’elle. Certains disent que Jésus a dit manger et boire et que seulement ce sont les prêtres qui communient sous les deux espèces et pas eux. C’est vrai, la communion sous les deux espèces remonte de Jésus lui-même mais qu’on reste tranquille car parler de la chair et du sang, c’est parler de l’homme tout entier. Là où c’est possible la communion sous les deux espèces est indispensable. On ne doit pas comprendre cette communion comme un privilège des prêtres et des diacres.  

            Aux querelles de ses contemporains galiléens, Jésus annonce la vérité de sa mission dans le monde. Il est venu pour nous donner sa vie. «Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.» (Jn6, 56) Jésus est en nous et nous sommes en lui. On devient ce qu’on mange. Jésus veut demeurer en nous et avec nous. Ainsi il transforme notre vie et nos actes témoignent notre adhésion totale à lui. L’Eucharistie nous offre une relation intime, personnelle avec le Christ. Le monde n’offre rien de comparable. Quand nous sommes en présence de Jésus, nous devons enlever notre masque et lui donner tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes. Nous ne devons pas avoir peur devant un si bon ami. Jésus est donc ce pain que le livre des Proverbes invite à manger  pour vivre «Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé.» (Prov9, 5) Se priver de la table du Seigneur, c’est s’isoler de Dieu, c’est s’affamer de ce qui fait vivre.  Comme le dit la sagesse biblique participer à la table du Seigneur, c’est prendre le chemin de l’intelligence.

            «Celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.» (Jn6, 57) Dans sa lettre aux Éphésiens nous avons écouté de la bouche de saint Paul la conduite de celui qui vit de Jésus Christ (5, 15-20). Il se conduit avec sagesse, il n’est pas sot, il comprend la volonté de Dieu et il est remplit d’Esprit qui le pousse à louer Dieu. Jésus renouvelle en nous notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Ainsi nous menons une vie digne des enfants de Dieu. Que l’Eucharistie soit pour nous le fondement de notre vie chrétienne, qu’elle ne manque jamais dans nos rencontres et que nous devenions ce que nous recevons, le Corps du Christ. Amen.