Dimanche 19B 2024
Dans la suite de la multiplication de 5 pains et de 2 poissons pour nourrir la foule, Jésus révèle que c’est lui la nourriture qui donne la vraie vie. «Moi, je suis le pain descendu du ciel.» (Jn6, 41) À cette révélation, les gens se divisent, les uns y croient mais timidement, sans rien comprendre et les autres crient au scandale et tombent dans une grande incompréhension. «Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant: Je suis descendu du ciel?» (Jn6, 42) Ces Galiléens croyaient connaître Jésus alors qu’il n’en était rien. Ils se fiaient aux apparences, à ce que les yeux voient et à ce que le cœur sent sans aller trop loin. C’était vrai, ils connaissaient Marie sa mère, une femme toute simple, discrète, humble et croyante. Ils croyaient aussi connaître son père, Joseph, le charpentier qu’ils voyaient pour réparer leurs portes et leurs fenêtres. Mais cela ne suffit pas pour connaître vraiment quelqu’un, l’autre est un mystère, on ne peut pas savoir sa relation avec Dieu et ce que Dieu lui confie. Ces gens se sont rassasiés du pain multiplié par Jésus mais ils n’ont pas compris comment ce pain leur est arrivé. Nous sommes contents de vivre mais est-ce que nous nous interrogeons sur la vie, d’où vient-elle, quel est son sens? Quand on ne vit que pour satisfaire ses besoins biologiques, il est difficile de croire à Dieu et se demander le pourquoi de la vie. Ils cherchent Jésus pour qu’ils ne leur manquent pas de pain et non pour admettre qu’il est le Fils de Dieu «descendu du ciel» pour nous annoncer l’amour de son Père. Nourrir la foule affamée, c’est montrer que Dieu veille sur elle par l’intermédiaire de son Fils Jésus Christ.
Il n’est pas facile de croire à Jésus si on n’est pas à l’écoute de Dieu. Celui qui croit sincèrement en Dieu ne peut pas ne pas croire à Jésus et à ses œuvres. «Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.» (Jn6, 44) C’est donc le Père qui révèle le Fils à travers l’enseignement de ce dernier et ses actes. Comment ne pas s’interroger sur l’avènement de Jésus et se demander qui est-il vraiment? La première difficulté pour embrasser la foi chrétienne est de reconnaître l’origine céleste de Jésus. Depuis le début de l’Église, on se contente que Jésus est une bonne personne, qu’il fait du bien même des miracles spectaculaires mais le problème pour les uns est de franchir une autre étape pour croire à sa révélation «qu’il est descendu du ciel.»
La grande difficulté d’aujourd’hui est donc reconnaître la divinité de Jésus. Jésus n’est pas connu à son juste titre. Ce problème de la foi risque d’atteindre ceux qui se disent chrétiens. On court derrière les stars sportives, musicales, politiques, scientifiques, etc. mais on ignore Jésus descendu du ciel pour nous donner la vie en plénitude car ce pain qui est Jésus donne la vie éternelle. Pourquoi cette ignorance flagrante? Parce que nous ne prenons pas le temps de chercher vraiment Dieu. C’est donc Dieu le Père qui, invisiblement, par son Esprit, nous rapproche de Jésus, nous conduit à Jésus, fait grandir notre désir d’amitié avec Jésus. Dans ce discours sur le pain de vie, Jésus met en relief sa relation avec le Père qui nous conduit vers lui. «Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.» (Jn6, 45)
Aller vers Jésus nous donne ce que nous ne pouvons pas trouver nulle part. D’abord Jésus est celui qui connaît Dieu plus que personne. «Personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu: celui-là seul a vu le Père.» (Jn6, 46) Jésus est le seul qui nous parle de Dieu parfaitement. Il ne passe pas à côté dans sa révélation, il ne cherche pas à plaire aux hommes en annonçant ce qui les tranquillise, il leur dit ce qui peut les sauver. Il nous ouvre aux choses de Dieu et aux projets de Dieu. Il est mandaté par son Père. Jésus et son Père, l’un révèle l’autre, ils sont inséparables. Jésus donne aussi ce qui est éternel. Nous voulons prolonger notre vie le plus longtemps possible. Il y a ceux qui visent le centenaire de leur existence mais Jésus nous offre l’éternité sans rien payer sauf croire en lui. Essayons cette invitation de Jésus «Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.» (Jn6, 51) Ce pain qui est Jésus est différent de la manne mangée par les fils d’Israël au désert ou celui que mangea Élie dans la grotte (cfr. 1R19, 4-8) Ces différents pains refont la force mais n’offrent pas l’immortalité. Mais Jésus notre pain, nous offre l’amour et comme vous le savez l’amour est éternel. Voilà pourquoi saint Paul exhorte les Éphésiens dans ces termes «Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés.» (Eph5, 2) Vivre vraiment c’est accueillir Dieu dans sa parole qui nous recrée et c’est recevoir Jésus qui se donne en nourriture. C’est imiter Jésus en devenant le bonheur des autres. Ainsi nous pourrons arriver sans encombre à l’éternité glorieuse des fils et filles de Dieu. Amen.