Dimanche 16B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 16B 2024

Dieu nous regarde avec compassion, avec amour. Il est plein de pitié pour nous. Autour de Dieu, l’homme trouve le repos, la consolation, la protection et la paix. Loin de Dieu, l’homme est en danger, il est à la merci des loups prêts à le dévorer. Sachons que c’est Jésus Christ le Sauveur de l’homme, c’est lui qui nous assure la tranquillité intérieure; qu’il soit notre sécurité ainsi nous pouvons vivre notre fraternité humaine.

L’Évangile que nous méditons est la continuité de celui de dimanche dernier. Les Douze rentrent de la mission, ils viennent autour de Jésus. Ils donnent à leur Maître le rapport, un compte-rendu de la mission réalisée. «Il lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.» (Mc6, 30) La mission consiste à faire et à parler; l’action et l’enseignement vont ensemble. On fait les actes de charité qui expriment ce que nous sommes, les envoyés de Jésus.( Les œuvres de la Caritas ou du Secours Catholique annoncent l’amour de Dieu dans nos sociétés, il ne faut pas les dissocier de l’évangélisation). Jésus les laisse s’exprimer heureusement. On dirait qu’ils étaient très contents. Ils n’espéraient pas ce succès rencontré dans la mission. Ils ont compris combien l’Esprit de Jésus qui les guidait était à la base de leur réussite. La mission n’aboutit pas toujours à l’échec, beaucoup de merveilleux ont été rencontrés par les missionnaires, par exemple des gentils accessibles à recevoir l’Évangile, la richesse de leurs cultures pleines des dons naturels que Dieu donne à chaque homme. Mais cette réussite des Douze n’était pas sans souffrance car comme on dit il n’y a pas de rose sans épines. Ils ont enduré le soleil, la marche, certaines résistances et les critiques. Cela ne manque pas dans la mission. Sans l’Esprit de Jésus, on peut facilement démissionner sans hésitation. Il faut savoir offrir à Jésus nos joies et nos peines.

Jésus écoute les Douze, leur prête l’oreille. Après avoir raconté leur première expérience dans la mission, Jésus intervient à leur faveur. «Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.» (Mc6, 31)  Il ne les envoie pas en famille pour aller voir les leurs. Il ne leur donne pas un congé, un disciple de Jésus n’est plus en congé, ils sont allés faire une retraite pour se ressourcer davantage. Seuls avec Jésus, les Douze trouvent le repos, ils refont leur force physique et morale. Ils se retirent donc pour savourer le silence, l’écart de la foule, des distractions et se contenter d’être seul autour de Jésus. Ils peuvent vivre tranquillement leur fraternité avec Jésus dans le partage. Ainsi ils peuvent manger pour refaire leur force car la foule les privait de ce besoin comme le récit évangélique le raconte. «De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.» (Mc6, 31) Jésus veille donc sur ses disciples, il voit ce dont ils ont besoin pour continuer la route avec lui.

La foule ne laisse tranquille Jésus et ses disciples. «Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.» (Mc6, 33) Cette foule est désemparée, elle a besoin d’être écoutée, accompagnée et soulagée. Jésus et les Douze veulent se reposer, fuir la foule, se cacher loin d’elle mais c’est impossible. Tous ces gens ne leur laissent même plus le temps de dormir et de manger. Ils se faufilent discrètement pour satisfaire leurs besoins primaires mais la foule est toujours là, devant eux. Au lieu d’être gêné et de s’énerver, Jésus voit ces gens avec compassion et plein de pitié. Pour Jésus «Ils étaient comme des brebis sans berger.» (Mc6, 34) Tel est le monde de toujours, il est sans berger, sans quelqu’un qui s’occupe de lui, sans sauveur, sans consolateur, sans libérateur, sans guide digne. Imaginez un troupeau sans berger, il est non entretenu, non soigné, non nettoyé, il est abandonné à la merci de tous les loups. Pour Jésus, il est temps de s’occuper de tous et de chacun. Il est urgent de subvenir au besoin de l’homme, sinon ce dernier est perdu, il est sans défense. «Alors, Jésus se mit à les instruire longuement.» (Mc6, 34) L’enseignement de Jésus sauve, il apaise l’homme et il lui apporte la satisfaction et réconfort. La Parole de Dieu étanche notre soif et elle calme notre faim spirituelle.

Par le passé, le prophète Jérémie avait remarqué cette perdition du peuple de Dieu et ce qui attendait les responsables de cette situation. «Quel malheur pour vous, pasteurs! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage.» (Jr23, 1) Devant Dieu, aucun ne profite de ce qui esclavagise l’homme. D’abord par le prophète Jérémie, Dieu met en garde les auteurs de ce qui dégrade son peuple et ils ne resteront pas  impunis. «Eh bien! Je vais m’occuper de vous, à cause de la malice de vos actes.» (Jr23, 2) Dieu est du coté de ceux qui souffrent, de ceux qui sont oppressés. «Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis (...). Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. (Jr23, 3) Le prophète annonce l’arrivée de bons pasteurs qui s’occuperont de son peuple, considéré comme de brebis égarées. «Je susciterai pour elles des pasteurs qui les conduiront: elles ne seront plus apeurées ni effrayées et aucune ne sera perdue.» (Jr23, 4) Il met l’accent sur un pasteur exceptionnel, un Germe Juste de la maison de David «Il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice.» (Jr23, 5) Pour saint Paul c’est Jésus qui accomplit cette prophétie de Jérémie. «C’est le Christ notre paix: des deux, le juif et le païen, il a fait une seule réalité.» (Eph2, 14) C’est Jésus Christ notre unité et notre paix. Amen.