Dimanche 15B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 15B 2024

Ce dimanche, il est question de la mission comme message des lectures. Qu’est-ce-que la mission. Qui envoie en mission. Quel est le contenu de la mission. Comment faire la mission et enfin quelles sont les qualités de celui qui est en mission? Normalement la mission consiste à sortir de soi et aller vers l’autre ou la mission ad gentes. Mais aujourd’hui la mission doit commencer à l’intérieur de celui qui est appelé, c’est la mission intra gentes, c’est chercher à vivre les valeurs évangéliques dans notre quotidien. Cela regarde chaque baptisé ainsi que toute la communauté. Il est impossible d’annoncer Jésus Christ aux autres s’il est absent chez-nous.

Nous sommes tous missionnaires, nous sommes tous appelés à suivre Jésus Christ de plus près. Dans cette vocation commune, il y a les fidèles de la première heure qui ont la responsabilité d’aller vers les autres afin de les aider à accueillir la Bonne Nouvelle. «Jésus appela les Douze» (Mc6, 7) Il appelle ceux qui ont été appelés. Il appelle les siens pour aller faire de nouveaux disciples. L’accent est sur les Douze qui sont ses collaborateurs directs, ils sont toujours avec lui nuit et jour. Un nouveau peuple de Dieu est en train de naître, ils vont devenir de nouveaux patriarches. Les Douze partent sans Jésus mais son Esprit, sa méthode, son attention, son amour les accompagnent. C’est la préfiguration de son Ascension qui s’annonce. Physiquement Jésus est absent mais il est avec eux spirituellement. C’est l’anticipation de l’Église qui est soulignée.

La mission se fait en équipe. «Alors il commença à les envoyer deux par deux.» (Mc6, 7) La mission est un travail d’équipe, pas d’une seule personne. Comme le dit les dictons populaires, deux hommes valent mieux qu’un seul, s’ils tombent l’un relève l’autre … malheur à celui qui est seul. Nous sommes différents, chacun a son histoire, ses qualités et ses défauts. Nous sommes très limités mais complémentaires. Faire équipe et la fraternité sont les premiers témoignages de l’amour avant les paroles. Prétendre faire seul la mission dans l’Église, c’est aller à l’encontre de la volonté de Jésus Christ qui a voulu que l’annonce de la Bonne Nouvelle soit réalisée en travail d’ensemble. La mission est une aventure où chacun met sa touche et le résultat devient formidable. C’est donc une Église naissante qui se profile dans la première mission des Douze. Mais ce mouvement provient de Jésus, c’est lui qui envoie. Les envoyés doivent toujours être unis avec lui pour toujours. Jésus est donc au cœur de la mission qui n’est pas l’initiative des Apôtres. C’est lui qui nous envoie. Chaque dimanche, à la fin de la messe, il nous envoie comme équipe, comme communauté. Cette dernière partie de la messe est d’ailleurs appelée celle de l’envoi. Ce n’est pas un au revoir ou un adieu mais un envoi en mission. C’est après un bon moment avec lui que les Douze sont envoyés en mission. Cela doit être fondamental dans la mission actuelle de l’Église.

 Jésus donne aux Douze le pouvoir ou la capacité de faire la mission. «Il leur donnait autorité sur les esprits impurs.» (Mc6, 7) Les Douze sont investis à faire comme leur Maître. L’autorité sur le mal, c’est le dominer pour qu’il n’ait aucun pouvoir sur l’homme. Jésus commençait sa mission en chassant les démons, ses disciples, eux aussi, reçoivent de lui ce pouvoir. L’autorité dans l’Église est un don qu’on reçoit en vue du bien de la communauté et non pour un intérêt propre. C’est un péché de se servir du pouvoir reçu pour empêcher les autres d’avancer dans la foi. L’autorité des chrétiens est celle de faire du bien, de chasser le mal et faire triompher l’amour. Celui qui possède l’autorité de Jésus doit servir les autres. Le grand titre dans l’Église est celui de serviteur. Le pape a été appelé au cours de l’histoire, le serviteur des serviteurs de Dieu. Un titre qui empêche de servir n’est pas digne d’un disciple de Jésus Christ, lui qui est venu pour servir et non pour être servi. Les esprits impurs esclavagisent l’homme, piétinent sa dignité, il faut les chasser pour le libérer. La mission est donc la libération de l’homme, le libérer de la peur, de l’abandon mais surtout de la mort.   

Il faut être bien léger pour faire la mission. «Jésus leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.» (Mc6, 8)  Jésus ne leur donne pas la doctrine à exposer aux autres. La mission consiste avant tout à témoigner et non à raconter n’importe quoi; le témoignage de la vie est plus important que celui de la parole. Un missionnaire compte d’abord sur l’aide de celui qui l’a envoyé. La seule arme permise est donc un bâton. La seule force de l’envoyé est d’être choisi par Dieu comme Amos qui se reconnaissait envoyé du Seigneur. «Yahvé m’a pris de derrière le troupeau et Yahvé m’a dit: va, prophétise à mon peuple Israël.» (Am7, 15) Voilà pourquoi saint Paul en méditant sur son élection rend grâce à Dieu qui  nous a tout donné dans le Christ. «Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.» (Ep1, 4)

En comptant sur le pouvoir de celui qui les a envoyés, les Douze ont réalisé leur mission et les résultats ont été remarquables comment le souligne Marc dans son Évangile. «Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.» (Mc6, 13) Avec Jésus la joie ou le bonheur entre dans l’homme mais il faut collaborer avec lui pour que sa Bonne Nouvelle atteigne ceux qui veulent se libérer de ce qui les tient captif. Jésus agit en nous par les intermédiaires de nos frères et sœurs. Ne privons jamais ce service du Seigneur aux autres par l’absence de notre disponibilité.