Dimanche 12B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche 12B 2024

Ce dimanche nous sommes invités à méditer sur la puissance de Dieu. Rien ne résiste à sa présence, tous les êtres doivent lui obéissent. C’est lui l’ordre de l’univers, sans lui c’est le chaos, la peur et la mort mais avec lui c’est la joie et la tranquillité. Jésus montre ce Dieu puissant mais sa puissance n’est pas pour nous terroriser mais pour nous tranquilliser afin de vivre paisiblement.

           Dieu n’est pas un être amorphe, qui assiste sans rien faire. Il agit par amour. On dirait qu’il assure l’ordre du monde. Malgré la puissance de certains événements et phénomènes, rien ne l’ébranle. Dans l’Évangile nous voyons Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui calme la mer. Le temps n’était pas bon et l’heure aussi. C’est le soir, à la tombée de la nuit, le soleil se couche, le jour décline, Jésus est en voyage avec ses disciples et la foule suit. Il y a beaucoup de barques, celle de Jésus avec ses disciples et celles de la foule qui écoutait Jésus. C’est Jésus qui donne l’ordre de partir: «Passons sur l’autre live.» (Mc4, 35) C’est donc le voyage de la nuit. Dans la mentalité juive et dans la bible, la nuit est le symbole de mort mais aussi de prière, de discrétion. C’est le moment des ténèbres. Jésus considère le Diable comme le prince des ténèbres, donc de la mort. Un disciple de Jésus doit passer la nuit avec ce dernier sinon les difficultés sont évidentes. Il faut une lumière dans la nuit pour pouvoir avancer et rester calme et paisible. Heureusement que dans cette nuit les disciples sont avec leur maître, cela les rassure mais pas totalement. Mais la nuit n’est pas nécessairement le moment de différents dangers. Elle est le temps de repos, de concentration, de refaire les énergies nouvelles. Pendant la nuit, l’homme ne disperse pas ses regards et ses pensées, il est centré sur lui-même, il entre dans son intérieur.

           En plus de la nuit, ce voyage avec Jésus se déroule au milieu de la mer. L’autre rive se trouve au delà de la mer. C’est la mer de Galilée ou le lac de Tibériade, très pur et poissonneux au temps de Jésus. Il y a donc l’épreuve de la nuit et de la mer. Malheureusement cette mer peut être redoutable à cause des vents contraires qui s’y déversent et capables de provoquer des tempêtes qui peuvent briser des barques. «Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.» (Mc4, 37) Cette tempête brise la paisible nuit des disciples et de la foule. La fraîcheur de la nuit n’est plus profitable, un grand danger surgit et change leurs discussions. C’est la peur de la mort, ils ne peuvent pas y échapper, ils sont au milieu de la mer impossible de tenter de traverser par la nage et encore il fait nuit. L’un d’eux, Jésus «dormait sur le coussin à l’arrière.» (Mc4, 38) Il profite de son repos, rien ne le réveille.

           Ce sont ses disciples qui le réveillent en crient «Maître, nous sommes perdus; cela ne te fait rien?» (Mc4, 38) Quelle prière directe et de désespoir! Seigneur, nous sommes perdus! Le danger est inévitable pour les disciples. C’est une prière qui ne passe pas à côté, celle de l’homme sans autre recours. «Cela ne te fait rien?» Disent-ils à Jésus qui dormait tranquillement. La mer n’effraye pas Jésus mais il est réveillé par les cris de ses disciples. Notre malheur ne le laisse pas tranquille. Une fois réveillé, il gourmande le vent et il dit à la mer «Silence, tais-toi!» (Mc4, 39) Une autre fois dans l’Évangile de Marc, il avait dit à un esprit mauvais ces mêmes paroles en sauvant un homme possédé «Tais-toi et sort de cet homme!» (Mc1, 25) Il calme la mer ainsi il sauve non seulement ses disciples mais aussi toute la foule qui le suit. En sauvant certaines personnes, c’est l’humanité qui est sauvée. Qui sauve une vie sauve le monde, titre ainsi un roman Madeleine de Place.    

          Puis Jésus dit à ses disciples «Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi?» (Mc4, 40) C’est comme si Jésus leur disait que sa présence aurait dû les rassurer et leur suffire, il ne pouvait pas sombrer dans la mer. La foi des disciples n’était pas encore mûre. Ils avaient vu Jésus chasser les démons, guérir les malades mais il semble que cela ne suffisait pas. Jusqu’à sa résurrection d’entre les morts, les disciples étaient spirituellement immatures. Jésus continue donc sa mission de les faire grandir afin d’arriver à la foi qui chasse la peur de leur cœur et qui témoigne de sa personne. Pour le moment, les disciples ne font que s’interroger sur leur Maître, «Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent?» (Mc4, 41) Un jour ils comprendront qui il est réellement, le Fils de Dieu. Comme Dieu avait expliqué à Job sa puissance comme nous l’avons écouté dans la première lecture, la puissance de Jésus arrête donc les flots de la mer et il montre qu’il est au dessus de tous les dangers de la vie.

          Pour ces disciples qui sont avec Jésus, une nouveauté s’annonce. Saint Paul dira plus tard aux Corinthiens qu’avec le Christ «Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né» (2Co5, 17) Ce qui rassure dans la vie ce n’est pas l’absence des difficultés, des dangers et avoir des amis et des moyens suffisants ou bien encore réussir dans tout ce qu’on fait, mais surtout être avec Jésus. C’est sa présence qui doit nous tranquilliser et nous rendre paisible. Efforçons-nous de le chercher dans notre vie et ayons confiance en lui. Lui seul doit être notre repos. Celui qui est avec Jésus reste protégé, rien ne lui fera peur. Ainsi nous serons dans ce monde nouveau annoncé par saint Paul, celui de la vie nouvelle que la mort et la résurrection de Jésus nous a offert.