Carême 3B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 3B 2024

Jésus transforme notre vie en un lieu digne pour accueillir Dieu. Il transforme aussi notre monde, notre communauté et notre famille pour devenir demeure de Dieu. Il chasse ce que nous avons introduit dans notre existence qui ne plaît pas à Dieu. Évitons d’introniser des créatures ainsi que nos propres désirs à la place de Dieu. Cette idolâtrie nous éloigne du vrai amour et de la joie intérieure.

            Les choses importantes demandent une certaine préparation pour être bien accueillies. La naissance d’un enfant se prépare en famille, un mariage se prépare, la mort se prépare pour ne pas nous surprendre. Certaines préparations sont donc une formation courte ou longue. Dieu a préparé son peuple pendant longtemps pour le transformer en son domaine qui confesse son nom. Pour parler de quelqu’un on doit d’abord le connaître, découvrir ses goûts, ses préférence, etc. Dans les dix commandements nous pouvons découvrir donc l’être de Dieu. Les quatre premiers commandements concernent les rapports de l’homme avec Dieu: un Dieu Unique, qui est Esprit, qui est Saint, qui est le seul Adorable. «Le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu.» (Ex20, 10) Celui qui est de Dieu ne se sépare pas des autres. Parmi ces derniers il y a ceux qui méritent une attention particulière à cause de leur rôle dans notre existence. Ce sont les parents qui sont les collaborateurs directs pour leurs enfants. Dieu les engage à donner la vie, à la protéger et la promouvoir. C’est donc à eux qu’un honneur est dû. «Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.» (Ex20, 12) Le cercle parental est large selon les traditions et les cultures, il peut embrasser donc tous les aînés. Soyons des parents les uns pour les autres ainsi la vie ne connaîtra aucun danger. 

            Une autre série des commandements traitent des rapports avec notre prochain dans la vie en société. «Tu ne commettras pas de meurtre; Tu ne commettras pas d’adultère; Tu ne commettras pas de vol; Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.» (Ex20, 13-16) Notre premier devoir envers notre prochain est de respecter sa vie. La vie doit être protégée dès sa conception. La vie humaine est sacrée. L’homme ne doit pas verser le sang de son prochain. Notre deuxième devoir envers notre prochain est de respecter le lien sur lequel se fonde la famille et cet honneur conjugal est plus cher que la vie. Le mariage, selon l’institution d’origine, faisait du mari et de la femme une seule chair et rompre avec cette union sacramentelle était à la fois un crime et un blasphème. Notre troisième devoir envers notre prochain est de respecter ses droits dans ses domaines. Le vol a toujours été puni dans toutes les cultures. Notre dernier devoir envers le prochain est de le défendre. Chercher à nuire sa vie en donnant de fausses preuves contre lui c’est nuire aussi à sa dignité, c’est aussi une forme de l’exclure de sa communauté. Enfin le dernier commandement consiste à nous libérer et à ne nous faire pas esclave de nos désirs. «Tu ne convoiteras pas.» (Ex20, 17) Dieu veut faire de nous des hommes et des femmes satisfaits de lui et de lui seul.     Tous ces commandements se résument donc en loi de l’amour à Dieu et à notre prochain.

            En nous transformant, les commandements font du croyant un vrai Temple, c’est-à-dire la demeure de Dieu parmi les hommes. Dans l’Évangile Jésus nous montre comment la demeure de Dieu doit être. C’est dans le récit de la chasse des vendeurs et des changeurs du Temple de Jérusalem. Une maison de Dieu doit défendre sa vocation d’être toujours sa demeure sur la terre. Or Jésus trouve autrement la demeure de Dieu. «Il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.» (Jn2, 14) Un véritable scandale et un blasphème. Cela présage quelque chose qui n’est pas bon. En voyant cela, Jésus est en colère mais une sainte colère qui exige à faire quelque chose pour ne pas laisser la situation ainsi, cela doit changer coûte que coûte. «Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœuf.» (Jn2, 15) Jésus s’indigne de la culture de l’argent qui se développe dans le Temple en laissant de côté ou en faisant oublier le rôle principal de ce lieu qui sert de rencontrer le Seigneur. L’argent aidait à trouver une offrande mais ce qui était principal n’était pas l’animal du sacrifice mais l’intimité avec Dieu. Que Dieu nous préserve de ces  deux dangers de notre siècle, l’attachement à l’argent et le formalisme qui oublie l’essentiel.

            Ce geste de Jésus va très loin. Ce qu’il veut purifier est aussi notre vie. Une vie purifiée est semblable  à celle de Jésus qui est fascinée par Dieu ainsi que sa cause. C’est lui le vrai sanctuaire de Dieu, Dieu habite pleinement en lui, il est le Fils Unique de Dieu. Il prophétise la fin tragique de sa vie mais aussi sa résurrection le troisième jour. «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.» (Jn2, 19) Évidemment ils n’ont pas compris ce qu’il voulait dire. Ses disciples le comprendront après sa résurrection d’entre les morts après sa Pâques et «Ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.» (Jn2, 22) Désormais c’est le corps de Jésus qui est la présence de Dieu. Voilà pourquoi saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens affirma avec émerveillement «Pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.» (1Co1, 24) En se préparant à la Pâques qui approche, devenons ce que nous recevons, le Corps de Jésus Christ. Ainsi nous aussi, nous deviendrons le lieu de la présence de Dieu dans le monde.