Dimanche de Pâques 5 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 5 B 2021

La parole de Dieu nous invite à être toujours liés au Christ comme les sarments sont intimement liés à la vigne pour avoir la vie. Un chrétien ne peut pas vivre sans être attaché à une communauté et au Seigneur. La conséquence de notre union au Christ est donc notre unité avec nos prochains. Fuyons donc les divisions, les luttes, la haine, l’indifférence et d’autres signes de séparation entre nous.

            Les chrétiens de la communauté de Jérusalem ont fait preuve de fermeté et de résistance en accueillant Paul qui était un grand persécuteur des disciples du Christ. «Il essayait de se joindre aux disciples, mais tous en avaient peur, ne croyant pas qu’il fût vraiment disciple.» (Ac9, 26) Le plus important était que Paul après sa conversion était très uni au Christ. Mais les premières communautés avaient peur d’accueillir des nouveaux venus car parmi eux il y avait ceux qui venaient pour s’ infiltrer afin de les dénoncer aux persécuteurs. Au départ, il y avait ceux qui ne croyaient pas que Paul s’était converti, lui qui approuvait la persécution des fidèles. Pour éviter cela, les nouveaux devaient être présentés par les anciens ou les presbytres, appelés aussi les aînés. C’est ce que Barnabé a fait en présentant Paul aux apôtres «Il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur.» (Ac9, 27) Sur approbation des apôtres, il a été bien reçu et il a commencé sa mission. Une communauté sans ouverture devient une secte et non une Église. L’accueil et l’intégration de nouveaux membres sont la mission principale de l’Église. Mais l’adhésion fondamentale est celle du nouveau membre au Christ. Elle doit être intérieure, vitale, vraie et communicative. Ainsi nous pourrons confirmer comme saint Paul «Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga2, 20), ou encore «Pour moi, certes, la vie c’est le Christ, et mourir représente un gain.» (Ph1, 21)

            Nous sommes vraiment unis au Christ si le baptême a été pour nous une nouvelle naissance, si ses enseignements sont le fondement de notre existence. Cette véritable union au Christ, saint Jean nous dit que c’est le secret de celui qui garde ses commandements «Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui.» (1Jn3, 24) Celui qui veut vivre en Christ ne fait pas sa propre volonté mais celle de Dieu. Notre liberté consiste donc à faire du bien, celui qui fait du mal n’est pas libre. Imaginez dans une famille où les membres n’ont rien de commun qui les unit, où chacun est un élément indépendant. Là, il ne peut y avoir de dialogue et de la communication, là, la vie devient difficile et lourde. Il nous faut un moment pour nous unir au Christ et ce moment est celui de la prière. La prière personnelle et permanente nous fait vivre cette union avec Jésus-Christ. Si Jésus-Christ est notre ami, nous devons nécessairement communiquer avec lui. Si nous ne prions pas, nous ne savons pas ce que notre ami attend de nous. Sans prière, il n’est pas possible d’avoir une vie chrétienne. Cette prière communicative n’est pas seulement la messe, c’est aussi cette prière que nous faisons chaque jour dans la relation intime avec le Seigneur. Mais saint Jean nous dit que notre prière doit se concrétiser en actes «Petits enfants, n’aimons ni de mots ni de langues, mais en actes et en vérité.» (1Jn3,18) Pour bien être greffés sur le Christ, donnons la priorité aux choses essentielles comme la communion, le pardon, la charité, la prière, le don de soi, etc. Soyons toujours unis à Dieu, afin que nos vies aient un sens.

            Dans l’Évangile Jésus parle de notre union à lui à la manière des sarments à la vigne. Ainsi nous pourrons donner des fruits de cette union. Cette image de la vigne est très parlante pour l’auditoire de Jésus. Dans chacune de nos vies, nous trouvons comme pour la vigne, des moments ou des choix qui ont été stériles pour notre foi et desséchants pour notre cœur. Certes tout n’est pas perdu, plus la vigne est touffue, moins elle est féconde car nous n’y trouvons que quelques grappes chétives et amères. Pour cela, il faut toujours l’entretenir pour espérer une bonne production. Nous aussi nous devons brûler nos mauvaises actions au grand feu de la miséricorde de Dieu. Ainsi nous deviendrons un nouveau sarment greffé sur le Christ, notre vigne toujours en bonne santé. Dans l’Eucharistie, nous recevons la sève du Christ, qui nous renouvelle sans cesse. Jésus nous donne un amour tout renouvelé qui nous permet de donner de nouveaux fruits en abondance. À cause de la parole de Dieu qui renouvelle les disciples, le Christ peut s’enorgueillir de leur état dans ces termes «Déjà vous êtes purs grâce à la parole que je vous ai fait entendre.» (Jn15, 3)

                «Hors de moi vous ne pouvez rien faire.» (Jn15, 5) Être en dehors de Jésus équivaut à être en dehors de la vie. C’est devenir inerte et inefficace, c’est devenir inutile. Mais quand est-ce qu’on est en dehors de lui? C’est quand l’amour n’est plus dans notre vie. Heureusement qu’il est difficile de ne plus aimer qui que ce soit. L’amour peut être malade mais présent. Essayons de faire soigner notre amour pour que ses fruits deviennent abondants dans notre vie. Jésus veut demeurer en nous, il veut nous porter comme la vigne porte les sarments. Qu’on le sache ou non, nous sommes portés par l’amour de Dieu manifesté dans son Fils Jésus. L’amour exige la réciprocité pour être porteur de joie. Ne vivons jamais en dehors de l’amour. Jésus donne cette recommandation aux disciples «Demeurez en moi, comme moi en vous.» (Jn15, 4) C’est en demeurant en Dieu qui est Amour que nous pouvons aimer les autres. Demandons la grâce de croire et de vivre en la surabondance de l’amour de Dieu qui nous est offerte.