Dimanche Carême 3B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême 3B 2021

La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à transformer notre vie en Temple de Dieu. Cela consiste à être guidé par Dieu et à rester fidèle à son alliance. Celui qui devient le Temple de Dieu vit dans la paix et dans la communion avec les autres. Fuyons donc toutes sortes de divisions sociales et idéologiques, ainsi Jésus sera pour nous tous notre puissance et notre victoire, lui qui est la sagesse divine.

            La première lecture parle de la loi que Dieu a donnée à Moïse. Cette loi est la base de la relation d’Israël avec son Dieu. Israël vivra chaque fois qu’il restera fidèle à cette loi qui est le symbole de la présence de Dieu. La loi donnée à la montagne de Sinaï éduque le peuple de Dieu à grandir dans la fidélité et dans l’amour dans ses dimensions verticale et horizontale. La loi de Dieu est pour notre bien, elle est comme une barrière protectrice pour ne pas nous détourner du chemin du bonheur. La violation de la loi de Dieu était une infidélité pour Israël et toute l’histoire de la vie du peuple de Dieu a été caractérisée par l’infidélité des hommes face à la fidélité de Dieu. Ne condamnons pas l’infidélité d’Israël au contraire louons la fidélité de notre Dieu. Parfois nous oublions l’alliance que nous avons faite avec Dieu qui n’oublie jamais que nous sommes faibles et fragiles. Rappelons-nous que lors du baptême, nous nous sommes engageons à vivre la foi en Dieu, la vie digne des enfants de Dieu, l’amour envers les autres, mais la réalité est scandaleuse. Dans cette infidélité qui est la nôtre, le Seigneur attend que nous nous convertissions afin de vivre non pas comme nous le voulons, mais comme il le veut. La loi de Dieu est notre guide quotidien. Demandons la grâce de chercher le chemin de la sainteté que cette loi nous indique.

            L’Évangile nous parle du Temple, la maison du Seigneur. Le Temple de Jérusalem  était pour les juifs le centre de leur vie, non seulement de la vie sociale et politique, mais aussi de la vie spirituelle: il symbolisait la présence de Dieu. Il était un lieu de beauté où l’on rencontrait Dieu; un lieu où Dieu se faisait proche, et où l’homme acceptait de s’approcher de Dieu. C’était bien cela que devait être le Temple de Jérusalem dans la pensée de Salomon, son premier bâtisseur, et dans le désir de la communauté de pauvres, courageuse et enthousiaste, qui l’avait rebâti au retour d’un exil. Ce Temple était un lieu de prière par excellence. Malheureusement un véritable commerce de moutons et de bœufs, ainsi que des magasins de change y avaient été installés. Quelqu’un qui a visité un marché oriental peut facilement imaginer l’atmosphère qui y était, c’était un scandale et Jésus ne pouvait pas accepter que cet endroit qui aurait dû être un endroit pour trouver Dieu soit devenu une caverne de voleurs.

            Pourquoi ce vacarme et cet atmosphère dans le Temple? Dans les cérémonies, il fallait passer, trop souvent, à travers tout un réseau de marchands, de marchandises et de marchandages. Les sacrifices, quand ils étaient mal compris, pouvaient devenir un signe extérieur de richesse, et le culte en souffrait énormément. Des responsables voulaient se servir du temple pour s’enrichir «Enlevez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce.» (Jn2, 16) Jésus ne frappe personne, il renverse les tables et fait partir les bêtes. «La maison de mon Père!» Quelle extraordinaire prétention de la part de ce Galiléen qui vient de chasser brebis et bœufs! On ne lui reproche pas son coup d’audace, car tous les juifs pieux devaient s’en réjouir, mais on lui demande: «Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi?» (Jn2, 18) Il répond cette phrase qui pèsera si lourd dans son procès: «Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai.» (Jn2, 19)

            L’évangéliste commente ainsi la réponse de Jésus aux juifs «Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.» (Jn2, 21) C’est bien lui, Jésus Christ, en effet, qui est pour nous le Temple de la nouvelle alliance; c’est par lui et en lui que nous avons accès auprès du Père et que le Père vient au-devant de nous; c’est lui qui, conjointement avec le Père, nous envoie chaque jour l’Esprit qui fait vivre. Comme le dit saint Paul aux Corinthiens, c’est lui puissance et sagesse de Dieu (1Co1, 24); lui seul fait remonter vers Dieu notre prière unanime et notre sacrifice quotidien. Ce Temple-là, ce lieu où Dieu rencontre l’homme, personne ne pouvait et personne ne pourra jamais le détruire, et Dieu le Père l’a signifié solennellement au monde en ressuscitant son Fils le troisième jour. C’est après sa résurrection que «Ses disciples  se rappelèrent qu’il avait dit cela; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.» (Jn2, 22) La résurrection, en effet, confirmera les actions du Christ et son message; elle proclamera que Jésus était vraiment l’Envoyé du Père, et que «C’était Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde, ne tenant plus compte des fautes des hommes.» (2Co 5,19)

            Au-delà de ce dont nous avons parlé, l’excellent temple de Dieu est la vie de chacun de nous. Cela ne vaut pas la peine de respecter le temple de pierre si nous ne respectons pas la vie de notre prochain. Saint Paul dit que nous sommes le temple de Dieu. «Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu?» (1Co 6,19). Nous prions pour que nos vies soient un lieu où nous rendons grâce à Dieu et où Dieu est le seul propriétaire, un lieu où chacun trouve le réconfort, l’aide et l’appréciation dont il a besoin pour être heureux.