Dimanche Avent 2B 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Avent 2B 2020

Les lectures de ce dimanche sont à l’unisson pour nous annoncer la venue du Seigneur et nous appeler à la préparer. «Voici votre Dieu, voici le Seigneur Dieu, il vient avec puissance» nous dit le prophète Isaïe après nous avoir demandé de préparer ses chemins

. L’Apôtre Pierre réveille notre espérance en disant que «Le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse (…) Dans l’attente de ce jour, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.» Jean le Baptiste quant à lui déclare: «Voici venir derrière moi celui qui est plus grand que moi (…) Il vous baptisera dans l’Esprit Saint.»

            Les paroles du prophète Isaïe que nous méditons étaient une consolation pour les juifs qui vivaient en exil loin de leur pays. «Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.» (Is40, 2) Imaginons de telles paroles pour un peuple qui était dans la misère de l’exil, c’était leur salut qui approchait. Ce salut ne viendra pas d’un roi puissant qui prendra pouvoir, mais il sera un don de Dieu. Pour un israélite cette révélation signifiait beaucoup de chose. «Voici votre Dieu! Voici le Seigneur Dieu! Il vient avec puissance, son bras lui soumet tout.» (Is40, 9-10 )Nous, nous ne pouvons pas comprendre la puissance de ces paroles mais pour un croyant juif, ce qui allait se passer était très important. Dieu qui venait libérer son peuple  signifiait l’écrasement total de ce qui l’avait retenu esclave. Cette intervention de Dieu est un signe de sa fidélité et de sa miséricorde envers ceux qu’il avait paru abandonner. Bientôt, son peuple retournera dans son pays où coule lait et miel. Le Seigneur fera tout cela pour manifester sa gloire et tout le monde devait être apprêté à se préparer pour cet événement unique.

            Ce message du prophète concerne tous ceux qui vivent sans espérance. Il ne faut jamais désespérer, un détournement de la situation est toujours possible et beaucoup d’expériences le prouvent, «kugera kure siko gupfa», disent les rwandais pour signifier qu’arriver à l’épuisement à cause d’une ou des difficultés ne signifie pas nécessairement la mort. Actuellement le Covid-19 ravage le monde sans pitié, les fanatiques religieux y voient des châtiments divins qui s’abattent sur le monde alors que comme le dit saint Pierre «Notre Seigneur ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion.» (2P3,9)  En cas de danger, la venue du Seigneur exprime la promesse du salut et du bonheur. Pour un croyant chrétien, la réalisation de la promesse de Dieu a déjà débuté avec l’incarnation de son Fils Jésus Christ et nous attendons l’achèvement de son salut. L’Avent qui retient notre attention, nous rappelle cette venue du Messie qui vient avec sa puissance pour libérer, guérir, réconforter tous ceux qui comptent sur Lui. Notre Messie donne ce dont nous avons besoin, la joie et le bonheur. Si nous avons besoin de la vie, de l’amour, de la paix, tout cela se trouve en abondance en Dieu. Il est vrai que nos amis, nos proches peuvent nous les donner mais si nous les voulons pleinement, nous devons les chercher en Dieu.

            La venue de Jésus n’est pas une idée déraisonnable ou une lubie, c’est une révélation que nous  trouvons dans la Bible. Les prophètes l’avaient annoncée plus de 8 siècles avant que Jean Baptiste nous le rappelle par cette parole «Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.» (Mc1, 3) Jean Baptiste était pour ses contemporains une voix dans le désert, un appel radical, un avertissement, une source du nouvel espoir. Jean Baptiste est un modèle pour apprendre beaucoup de choses, il est un miroir pour tous les chrétiens parce que notre vocation chrétienne est similaire à la sienne. Ses enseignements sont universels. Jean-Baptiste est l’homme qui cherche Dieu dans le désert et là, il le trouve. Nous vivons dans un nouveau désert, là où certaines valeurs s’effacent mais dans ce monde nous pouvons découvrir le chemin de l’amour et de la foi en Dieu.

            Jean Baptiste nous apprend à vivre en intimité avec Dieu. Il était un homme de Dieu mais il avait encore les pieds sur terre. «Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.» (Mc1, 6) Il nous montre que l’essentiel n’est pas d’amasser des richesses mais que nous avons besoin de peu de choses pour maintenir la vie qui nous est donnée en don de Dieu. «Il était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins» (Mc1, ) Bien qu’il n’était pas un grand pécheur, Jean Baptiste faisait pénitence. Mais le plus important c’était ce qu’il faisait, le baptême de conversion et son annonce «Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi (…) lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.» (Mc1, 9) Il annonce ce que Dieu nous a promis: sa plénitude, son amour, sa justice et sa paix. Certes depuis la venue de Jésus, le monde semble n’avoir pas beaucoup changé, mais le germe de son Royaume est là, bien vivant car pour chacun de nous la vie éternelle est disponible et la réalisation des promesses a déjà débuté.

            En ce temps de l’Avent, l’une des meilleures façons de nous préparer à la venue du Seigneur est d’être attentifs aux inspirations de l’Esprit Saint, qui nous demande de pardonner, de rendre visite à un parent ou ami malade, de faire l’aumône, de célébrer l’Eucharistie que Jésus nous a laissée en mémorial, de prier sans cesse et surtout de rendre témoignage à Jésus en famille, au travail et avec nos amis et voisins.