Dimanche 14 B 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 14 B 2021

En Israël l’incrédulité de l’homme dans sa relation avec Dieu est un drame. Par notre nature, nous sommes appelés à être unis à Dieu, de qui nous tenons l’existence et l’être. Malheureusement certains hommes l’ignorent et s’opposent à son projet de nous voir autour de lui en vivant dans l’amour et la paix. Mais chaque fois il y a le petit reste des hommes qui croit en Dieu, comme il en était de même en Israël pendant des crises spirituelles, témoignant de son amour.

Dans la Bible, Dieu révèle l’infidélité de son peuple qu’il annonce aux prophètes «Les israélites se sont révoltés contre moi jusqu’à ce jour.» (Ez2, 3) Quand l’homme se révolte contre Dieu, il attire sur lui beaucoup de malheurs. Heureusement que le Seigneur ne peut pas permettre que l’homme se suicide ainsi, Dieu prévoit comment il peut changer ses attitudes: «Ils sauront qu’il y a un prophète parmi eux» (Ez2, 5) dit le prophète Ézéchiel. Dans ma culture, nous disons «ntabapfira gushira.» Cela veut dire que lorsqu’il y a une tragédie, il y a des survivants qui raconteront ce qui c’est passé. Le peuple de Dieu a traversé des moments difficiles mais il y a eu des survivants qui ont gardé la foi pour la transmettre aux nouvelles générations. Au temps du prophète Ézéchiel, à cause du durcissement des cœurs, les représentants des forces actives du pays ont été déportés à Babylone. Le prophète, lui aussi déporté, est appelé par Dieu. Il est envoyé vers son peuple rebelle pour annoncer la conversion.

Actuellement, il y a des raisons du refus de Dieu comme la confiance au progrès de la science, le manque de témoignage de ceux qui se disent croyants, l’orgueil humain d’autosuffisance, l’inertie spirituelle, etc. Dans tout cela, Dieu ne cesse pas d’appeler à la foi en Lui. Ceux qu’il envoie à cette mission peuvent se décourager à cause de la mentalité en vogue qui détourne de plus en plus le dos à Dieu et à l’Église. On ignore que Dieu est l’avenir de l’humanité. Après la théorie historique de la mort de Dieu où l’homme devient son assassin, c’est la mort de ce dernier qui a suivi et actuellement on assiste à la destruction de l’environnement. Dieu ne veut pas l’autodestruction de son œuvre, il veut le salut du monde. Il nous rappelle toujours à revenir à lui et à vivre la fraternité sans oublier le respect de la nature. Tous les baptisés ont cette noble mission mais nous devons d’abord être unis au Christ et saint Paul nous dit de ne pas avoir peur de notre faiblesse car «La puissance du Seigneur se déploie dans la faiblesse.» (2Co12, 9) L’amour de Dieu agit dans la faiblesse du croyant. N’attendons pas d’être irréprochable pour annoncer aux autres la fidélité à Dieu qui nous a faits. Le plus important est de laisser Dieu agir en nous et de nous laisser transformer par lui.

Mais chez Dieu, l’homme est toujours libre de croire en lui, il ne l’oblige jamais. L’Évangile nous rapporte ce qui s’est passé à Nazareth où Jésus a grandi jusqu’à l’âge de 30 ans. Là se trouvait sa famille, ses amis et ses voisins. Tous étaient au courant de tout ce qu’on disait sur lui. Chez lui donc, le jour du sabbat, il se rend à la synagogue pour prier. La prière était au centre de la vie de ses contemporains. Jésus comme fils du village, prend part à la vie du peuple «Il se mit à enseigner dans la synagogue.» (Mc6, 2) Mais il est affronté au manque de foi des habitants de son village. Il vient de leur annoncer que l’Esprit de Dieu repose sur lui, qu’il a été envoyé pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres… Pour ses compatriotes, ces paroles ne sont pas acceptables. Pour qui se prend-il? Ils l’ont vu grandir et devenir charpentier. Certains ont bénéficié de ses services. De quoi se mêle-t-il en enseignant dans la synagogue?

On reprochait à Jésus d’enseigner sans être qualifié pour cela. Il n’avait pas fait d’études de rabbin ou de scribe. Il était un simple laïc. Ce conflit peut surgir entre des laïcs et des ministres ordonnés dans nos communautés! Voilà donc le Christ est empêché d’être reconnu comme Messie. Saint Jean le dit dans l’Évangile «Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu.» (Jn1, 11) Mais, nous n’avons pas à les juger car nous aussi, nous pouvons leur ressembler facilement. Devant ce refus, Jésus est parti vers les villages voisins. Les messagers de l’Évangile n’ont pas à être découragés si on refuse de les écouter et de les accueillir. Quelques auditeurs de Jésus étaient enfermés dans leurs certitudes et leurs traditions. Au lieu d’écouter la Bonne Nouvelle de Jésus, ils se cramponnaient à leurs théories. Ne l’oublions pas, Jésus nous apporte beaucoup à propos de la vie, de la joie, de la souffrance, de la mort, etc. Nos certitudes sont souvent limitées, erronées et elles n’expliquent pas tout mais une partie de la réalité. Dieu seul est absolu et il est maître de la vie et du monde.

Malgré le refus de son enseignement, Jésus a bien compris le pourquoi de l’incompréhension de ses auditeurs «Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison.» (Mc6, 4) La vraie proximité en relation et en amour n’est pas d’abord physique, matérielle. Ayons une vraie relation avec le Seigneur même si nous ne le voyons pas. Jésus n’a pas voulu imposer son enseignement. Pensons aux paroles de sainte Bernadette de Lourdes: «Je ne suis pas chargée de vous faire croire mais de vous dire.» On ne force pas des gens à croire, le rôle de l’Église est de proclamer ou de crier sa foi. Que l’Esprit Saint nous apprenne à reconnaître que Jésus, le  plus grand prophète est  parmi nous, c’est lui qui nous transforme pour devenir des témoins de son amour.