Noël A 2022 -messe du jour-
Dans toutes les églises du monde s’est proclamée la bonne nouvelle de la naissance de Jésus. En cas de disette, toutes les oreilles espèrent entendre la bonne nouvelle de la fin de cette épreuve comme un roi qui attend l’information de la victoire de son armée. Le prophète Isaïe souligne l’attente du peuple de Dieu qui attendait les merveilleuses paroles de sa délivrance. «Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui apporte la bonne nouvelle qui annonce le salut.» (Is52, 7) Pour un peuple croyant, pas d’autre bonne nouvelle que celle-ci «Ton Dieu règne.» Le règne de Dieu n’est rien d’autre que sa délivrance. La présence de Dieu est une victoire sur les ennemis et sur les méchants. C’est un jugement pour ceux qui chassent l’amour, la paix et la justice. C’est l’écrasement des tyrans et de ceux qui ignorent les autres. C’est la joie pour ceux qui mettent en lui leur confiance.
Notre Messie est venu. Seuls ceux qui veillent le voient venir. «Ils voient le Seigneur qui revient à Sion.» (Is52, 8) Ceux qui ont visité Jérusalem surtout là où se trouvait le Temple de Jérusalem où les offices cessèrent le 17 juillet 70, y voient l’absence de joie. On voit sur le mur des lamentations ceux qui sont habillés en noir, signe du deuil en souvenir de l’absence du Temple qui symbolisait la présence de Dieu. En Jésus Christ, nos jours très sombres sont terminés. En lui «Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.» (Is52, 10) Les contemporains de Jésus ont trouvé en lui le règne de Dieu qui se réalise. C’est ce que nous annonce la lettre aux Hébreux «En ces jours où nous sommes, Dieu nous a parlé par son fils.» (He1, 2)
L’Évangile de ce jour de Noël annonce la divinité de Jésus. Pour Jean, Jésus vient de Dieu «Il était au commencement auprès de Dieu.» (Jn1, 1) Ce prologue de l’Évangile de Jean que nous méditons ne cache pas que Jésus est égal à son Père. Il est comme nous le savons une personne de la Trinité. Il dit aussi sa mission «C’est par lui que tout est venu à l’existence.» (Jn1, 3) Il n’a pas seulement créé tout ce qui existe, il le guide aussi à sa destinée, à son achèvement, il est la lumière «Qui éclaire tout homme en venant dans le monde.» (Jn1, 9) Sa lumière nous guide, de façon certaine, en notre nuit, dans notre vie pleine de joie et de peine. Jean nous parle de la volonté de Dieu de garder en vie toute la création grâce à la venue de Jésus. Mais une annonce de Jean est troublante, «Le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.» (Jn1, 11) Imaginons ne pas reconnaître le propriétaire de notre logement. Ou bien on est ingrat ou bien on l’a pris de force. Mais au lieu de nous jeter dehors, le propriétaire veut nous aider à devenir ses héritiers. «Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.» (Jn1, 12) La venue de Jésus est pour faire de nous des fils de Dieu. Sa venue est aussi la naissance des hommes et des femmes nouveaux, capables de reconnaître leur origine et leur finalité. Avec Jésus, l’humanité ne vient pas du hasard et elle ne va pas à son anéantissement.
Noël est donc la fête de l’espoir. L’espoir pour le peuple de Dieu qui traversait des moments difficiles de son écrasement par le pouvoir romain, de désespoir car tout l’aspect religieux du temps des prophètes avait disparu, les pauvres étaient livrés à eux-mêmes, sans personne pour les aider à redresser la tête. La délivrance était très éloignée et voilà une bonne nouvelle, le Sauveur est né, Dieu en personne est au milieu des hommes. Quand tout semble mort et éteint, la vie nouvelle apparaît. C’est la fête de l’espoir car la naissance de l’enfant annonce la longévité de la famille, cette dernière ne va pas s’éteindre. Imaginez la joie d’une famille sans enfant lorsque les médecins annoncent à la maman la nouvelle de sa grossesse. Pour nous, c’est la naissance du Sauveur pour l’humanité. Noël est d’abord une fête des enfants, elle n’est pas comme la Pâques avec sa dimension tragique de la croix et de la mort. Mais nous ne devons pas oublier la fragilité de la vie. Malgré tout, Noël est la fête de la joie. Ainsi il est une fête aussi de nous tous adultes.
Comment vivre la joie de Noël dans nos cœurs et dans nos familles? Essayons d’accorder une place et un moment à Jésus dans nos cœurs et dans nos préoccupations. Célébrer la naissance de Jésus sans être transformé par son amour, sans être séduit par lui, cela n’a pas beaucoup de sens. Noël ne doit pas être célébré comme l’anniversaire de Jésus, c’est plus qu’un anniversaire, c’est sa naissance dans nos vies. Il doit naître de plus en plus en nous pour que sa vie devienne notre vie. En famille, essayons d’imiter saint François. En 1223, il a introduit dans l’Église la crèche de Noël. Dans une grotte non loin de Greccio, on y installait de la paille, on y conduisait un bœuf et un âne, c’était une vraie crèche vivante. Faisons de nos familles des chèches où Jésus est présent. Il est vraiment présent chez nous si nous savons régler nos différends sans recourir à la violence, à la désunion mais dans le pardon. Nos familles deviennent des crèches vivantes si nous arriverons à nous entraider mutuellement en nous écoutant et en nous épaulant dans nos engagements quotidiens. Bon Noël, Bon Nadal, Buon Natale, Feliz Natal, Feliz Navidad, Frohe Weihnachten, Happy Christmas, Noheli Nziza !