Dimanche A14 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A14

La déception peut être grande car, les choses ne passent pas souvent comme nous l’espérions. Les promesses tardent à se manifester mais cela ne doit pas nous décourager. La parole de Dieu nous invite à ne pas se décourager et à contempler l’humilité de Dieu et ses moyens simples et petits mais qui renferment sa fidélité. C’est dans la patience que le peuple d’Israël est parvenu à ses promesses que Dieu leur avait annoncées par les prophètes.

                Après l’exil à Babylone, ce que peuple de Dieu espérait comme le temps glorieux et la domination de Jérusalem devenaient un rêve. Le pays souffrait de la puissance de l’empire perse et le peuple n’avait presque rien sauf le souvenir du passé plein d’éloges. Au lieu de chercher comment redevenir fort, ce peuple comptait leurs jours sur les doigts, les ténèbres étaient partout. Rien n’est grave que les difficultés sans solutions possibles, le peuple était sans lendemain. C’est cela être abattu en tout par tout. C’était dans ce découragement que surgissait le prophète Zacharie (520-518). Son activité fut courte mais redonnait espoir au peuple qu’il appelait à se mettre debout pour reconstruire le temple. Il annonçait aussi l’ère messianique qui approchait. «Exulte de toutes tes forces, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici ton roi qui vient à toi: il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.» (Za9, 9) Un vrai prophète ne décourage les croyants, il leur donne espoir. Un peuple découragé n’a pas besoin d’écouter les nouvelles catastrophes. Des catastrophes sur les autres ne font qu’enfoncer les gens dans la mort, ceux qui ne peuvent pas les supporter souvent se donnent la mort.

                Pour le prophète, le changement est inévitable mais il ne viendra pas de lui-même. «Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations.» (Za9, 10) Il faut des hommes et des femmes du changement. Un âge d’or ne tombe pas du ciel, il est le produit de l’effort de chacun. «Je vais exciter tes fils, ô Sion, contre les fils des Grecs; je ferai de toi une épée de héros.» (Za9, 13) Dieu nous aime mais il ne fait pas ce que nous devons faire, il ne nous remplace pas, il nous accorde la force, il protège notre santé, il nous maintient en vie pour améliorer notre condition. Il nous donne de l’intelligence pour chercher des solutions, pour inventer ce qui peut faciliter notre vie. Il nous accompagne dans notre recherche pour alléger le joug de la vie.

                Le prophète Zacharie prophétise la victoire d’Israël. Il y a ceux qui pensent que cette prophétie s’est réalisée plus tard dans la victoire de la famille des Maccabée (169-167). Tard ou très tôt le plus important c’est l’accomplissement de la promesse de Dieu. Mais souvent le bien tarde à venir à cause de notre passivité. Soyons un peuple debout, prêt à faire ce qui est nécessaire, n’attendons pas plus longtemps. Saint Paul dans sa lettre nous montre ce qui peut nous sortir de la misère et de la mort, c’est l’Esprit Saint. «Celui qui a ressuscité Jésus… donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.» (Rm8,11) Sans l’Esprit Saint, un croyant tout comme une communauté chrétienne est comme un cadavre sans vie. C’est l’Esprit qui suscite en nous la force du changement.

                Le changement n’est pas nécessairement l’affaire des élites comme des savants ou des sages. Jésus l’a montré «Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits.» (Mt11, 25) Nous savons d’où-lui même est venu. Il est le Fils de Dieu mais il s’est incarné chez de simples gens avec sa naissance dans un village inconnu, loin de Jérusalem, la cité du grand roi David. Mais cette petitesse de ses origines humaines n’a pas fait disparaître sa vraie identité divine. Tout ce qui brille n’est pas toujours l’or, ce dernier peut être enfoui dans les vases fragiles et sales. Israël a été détruit à cause de ses élites qui n’avaient pas respecté l’alliance entre Dieu et le peuple. C’étaient toujours, les petits, les oubliés, les humbles qui redonnaient vie au peuple.

                Les anawim ou les petits de Dieu s’est-à-dire les pauvres, les courbés, les petits, les faibles, les humbles, les affligés, les doux ont été la force du changement dans la foi d’Israël. Ce sont eux qui prêtent leurs mains à Dieu pour que ses miracles se réalisent afin de maintenir ses promesses. Que personne ne se sente pas léser en écoutant cela, Jésus n’exclut personne. Nous connaissons les grands en Israël dont Nicodème, qui étaient des disciples de Jésus. La petitesse est d’abord un sentiment intérieur et non une attitude extérieure. Nous connaissons ceux qui ont un orgueil de supériorité alors qu’en réalité ils ne le sont pas.  

                Un petit reste de Dieu est tout individu fidèle aux promesses baptismales, c’est celui qui  compte sur la tendresse de Dieu. «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai.» (Mt11, 28) Jésus invite tous ceux qui ont besoin d’accompagnement, de soutien moral, d’encouragement, d’éclaircissement, d’être écouté. Il appelle ceux qui ont besoin de la joie, du bonheur et de l’amour. Mais il appelle pour une mission, il nous invite pour devenir comme lui. Approcher de Jésus, lui ressembler c’est entrer dans un esprit de service. Ce dernier n’est pas pour nous rabaisser ou nous diminuer mais l’aider dans sa mission «Prenez sur vous mon joug.» (Mt11, 29) Un vrai disciple ressemble à son Maître.