Sandrine

C’est ainsi que, par un matin ensoleillé, arrive Sandrine, dont la silhouette gracile me fait penser à un petit elfe. Elle se prépare à recevoir le baptême, la communion et la confirmation.

Sandrine, qu’est-ce qui vous a poussée à vous engager dans ce parcours de catéchumène ?

Je croyais être baptisée mais en fait j’étais baptisée civilement et j’ai été un peu déçue de réaliser cela. Petite je voulais aller au caté mais je n’ai pas pu. Très vite j’ai tout laissé tomber, cependant je continuais à prier.

Donc je « n’avais rien » aussi , étant devenue adulte j’ai pu entamer cette démarche et choisir mes parrain et marraine. Lorsque nous sommes baptisés bébés, il n’y a pas de souvenirs, hormis les photos.

Je priais quand je me trouvais face à des difficultés mais ne savais pas trop comment prier et je me suis renseignée sur internet.

Pour vous qui est Dieu ?

Pour moi Il est le créateur de tout, Il nous guide mais sans nous épargner nos petites ou grandes épreuves. Il nous laisse vivre nos combats car si on les traverse c’est que nous avons les capacités pour les affronter, et cela me donne une grande force pour tout surpasser.

Sandrine, est-ce que cela vous donne de l’espérance ?

Je me sens en effet « accompagnée » et je peux réaliser des projets que je n’aurais pas osé mener à bien auparavant. La question que je me pose est la suivante : « qu’est-ce que tu vas apporter à ce monde ? ». Car je crois que nous avons tous notre part d’enfant unique de Dieu à faire.

Mon parcours de foi a une incidence sans ma vie car je vois les choses différemment, je vois moins la laideur du monde même si je ne vois pas tout en rose. J’essaye d’avoir sur ce monde un regard bienveillant et non pas un regard obtus.

La Covid a enfermé les personnes alors que nous aurions dû nous ouvrir car nous sommes censés vivre l’unité. Cette pandémie m’a remise en question dans le sens où elle m’a poussée à vivre le moment présent avec intensité.

Parvenez vous à parler de votre parcours actuel de catéchumène ?

Avec ma famille, oui : ils ne sont pas pratiquants mais ils me suivent et viendront à mon baptême. A mon travail (elle est puéricultrice), seules deux collègues sont pratiquantes. L’une d’elle fait du catéchisme et me demande parfois où j’en suis. La religion et la foi font partie des domaines intimes que l’on ne peut crier sur les toits…

J’ai effectué mes premières démarches de catéchuménat en décembre 2020 et je suis allée à mes premières rencontre en juin 2021, mais surtout à partir de septembre et cela tous les dimanches. Ça demande une grande implication : c’est enrichissant mais aussi prenant et on met sa vie personnelle un peu entre parenthèses.

Sandrine, comment vous sentez-vous au sein de la communauté paroissiale?

J’ai été bien intégrée, Amélie et Élodie m’ont entourée et mise à l’aise avec une grande liberté. J’étais heureuse de voir ces deux personnes qui venaient vers moi car à la fin des messes, je voyais toutes les personnes de la communauté qui se saluaient et étaient heureuses de se retrouver : j’avais envie, moi aussi, de participer à cette joie dont j’étais témoin et que j’apprécie énormément.

Je suis assez réservée mais les personnes sont venues à moi car de mon côté, je ne voulais pas «  m’incruster ».

L’ouverture du Père Romain m’a aussi fait du bien, sa présence a levé la barrière du stéréotype selon lequel dans l’Église il n’y a que des prêtres âgés.

Notre entretien prend fin sur des échanges d’idées de décoration.

Me reste ce bel échange, tout en simplicité et liberté, entre Sandrine et moi. Et celui-ci confirme, s’il en était besoin, ma certitude de notre mission d’accueil envers ceux qui frappent à la porte de l’Église et d’accueil de l’autre en général, même différent, même déconcertant ou dérangeant. Jésus a accueilli indistinctement tous ceux qui ont reconnu en Lui cet amour inconditionnel pour tous les hommes.