Laurence — 9. Paroisse Sainte-Alpais

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Laurence

Sans masque et sans fard: Laurence, catéchumène de l’année 2022

Dans notre communauté paroissiale il existe des personnes que l’on connaît, voire que l’on reconnaît : ce sont des paroissiens de longue date, ou plus récents, qui sont un peu les «piliers» de notre paroisse. D’autres sont moins connus et ont une préférence pour le fond de l’église... Conclusion, on les connaît ou reconnaît peu. Et pourtant ils se sentent partie prenante de notre communauté même si leur présence n’a pas la régularité d’une horloge suisse.
La rencontre avec Laurence a été difficile à réaliser tant son emploi du temps est dense mais avec un peu de persévérance, nous y sommes parvenues.


Un coup de sonnette, une démarche assurée qui révèle un caractère déterminé et voilà, ce samedi en fin d’après-midi, Laurence traverse le jardin. Un grand sourire éclaire son visage.


Laurence, à Pâques 2022 tu as fait ta communion et tu as reçu le sacrement de confirmation. Peux-tu me dire ce qui t’a amenée à cette décision après tant d’années ?


Ma marraine, choisie par ma famille au moment de mon baptême lorsque j’avais un an est décédée. Tout naturellement j’ai cherché une nouvelle marraine et tout aussi naturellement j’ ai demandé à mon amie Martine (depuis la maternelle, 1er jour, 1ère heure précise-t-elle) d’accepter ce rôle. 50 ans d’amitié ce n’est pas rien! Nous nous étions un peu perdues de vue mais je l‘ai retrouvée grâce aux réseaux sociaux. Son père était diacre, sa mère était très pratiquante. Martine est engagée dans le caté et sa sœur est religieuse.
Cependant jamais, quand j’avais environ 14 ans, cette famille n’a fait de prosélytisme pour me convertir. En effet j’avais demandé à ma maman d’aller au caté mais elle n’avait pas voulu, probablement à cause d’un expérience qui s’était mal passée avec le «milieu religieux». Il faut dire que j’ai eu une famille fantasque, avec une arrière-arrière grand-mère qui portait des pantalons, fumait etc. Le côté fantasque fait partie de mon héritage!
A un moment Adrien, mon fils ( nous l’avons tous vu lorsqu’il était servant d’autel, il a maintenant bientôt 14 ans) posait beaucoup de questions sur Jésus, Marie etc. En allant voir Martine, elle a pu répondre simplement à ce questionnement. De mon côté, j’ai toujours eu ce réflexe, quand ça n’allait pas, d’aller dans une église de m’y poser et d’y rester, tout simplement. Il y a quelques années, Adrien, qui est un enfant très autonome, a demandé à être servant d’autel et j’ai alors fait connaissance du Père
Romain qui avait proposé ce service à mon fils. Adrien est un enfant hyperactif qui a été bien accepté dans la communauté et c’est lui qui m’a emmenée vers elle. J’ai été portée par l’initiation aux sacrements que suivait Adrien et tout naturellement l’évidence fut de demander à Martine d’être ma marraine. J’ai senti le bonheur que lui procurait cette demande, elle qui avait souvent prié, sans me le dire, pour que je trouve ce chemin: son vœu était exaucé. Le fils de cette amie, Benoît-Gabriel, fut le
parrain d’Adrien.


Laurence, qu’est-ce que t’apporte le fait de communier au corps du Christ et d’avoir reçu le sacrement de confirmation ?


En réalité c’est plus le chemin qui a compté pour moi. Il m’a rapprochée de Martine et m’a apportée une grande paix. A l’époque mon couple allait mal, très mal et je me suis trouvée dans une situation un peu extrême. Pourtant je n’ai pas eu besoin de pardonner car je n’avais pas de rancœur.
Désormais j’ai d’autres moteurs dans ma vie et la communauté me porte. J’ai l’impression d’avoir «officialisé» quelque chose que je portais en moi depuis toujours mais je n’étais pas prête. Je n’avais pas de lieu pour l’officialiser.
Je ne sens aucun jugement sur le fait que je me sente bien sans être régulière à la messe. Certaines fois j’ai besoin d’y assister, et d’autres il me suffit seulement d’être «posée» dans l’ église. J’ai chez moi un coin prière où passe une belle lumière…
La rencontre avec Laurence est aussi dense que sa vie, laquelle n’a rien d’un long fleuve tranquille. Pourtant, même dans ce fleuve parfois impétueux, Dieu est venu chercher Laurence et Adrien a été l’instrument qui l’a amenée vers Lui et l’aide à se poser. Pause bienfaisante dans le tourbillon de sa vie...