C’est encore Noël !
Si dans l’édito du mois dernier, je brocardais notre impatience à fêter Noël avant Noël en oubliant les vertus du temps de l’Avent, je voudrais plus particulièrement souligner, alors que la date du 25 décembre est passée, l’importance de ne pas trop vite passer à autre chose.
« L’aujourd’hui de Noël » est un aujourd’hui qui dure. Le calendrier liturgique de l’Église nous apprend à savourer longuement ce moment de la venue du Fils de Dieu parmi nous : même si le temps « ordinaire » revient à la date du mardi 9 janvier, la coutume veut que jusqu’au 2 février (fête de la Présentation du Seigneur) nous gardions notre attention tournée vers le mystère joyeux de la crèche.
Dans son ouvrage intitulé Et n’oublie pas d’être heureux (éd. Odile Jacob, 2014), le psychiatre Christophe André invite ses lecteurs à s’exercer à l’art de savourer :
« Savourer, c’est face à un beau ciel ou à un chant d’oiseau, prendre le temps de s’arrêter, regarder, respirer, sourire, avant de repartir (...). Savourer, c’est en voyant les gens que j’aime descendre de leur train ou de leur avion et se diriger vers moi, prendre conscience que je les aime et que nous sommes des veinards de nous retrouver ainsi, une fois de plus. Savourer, c’est en me réveillant le matin, sentir que mes mains remuent, que mes jambes bougent, que mon corps respire et que mon cœur bat ;
c’est prendre le temps de sourire à tout ça, au lieu de me jeter comme une bestiole pressée hors de mon lit. » (p.306-307)
Dans la langue latine, il existe une proximité entre le fait d’avoir de la saveur (sapere) et le fait d’être sage (sapiens).
Entrons dans cette année 2024 en savourant chaque moment comme le don d’une grâce.
Heureuse année 2024 à vous, savoureuse et sage.
Christophe Champenois
Curé
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