Histoire et description — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Histoire et description

Découvrez une présentation de l’histoire et des lieux

Escolives occupe une position particulièrement privilégiée. Pratiquement riveraine de l’Yonne et de la voie romaine Agrippa, elle est, dès le début de l’ère chrétienne, un lieu de passage et de rencontre. Puis, l’influence d’Auxerre et le charisme de Saint Germain donnent à l’endroit une dimension spirituelle et religieuse. Sainte Camille, (dont le nom fut ajouté à celui du village en 1950), une des saintes femmes ayant accompagné le corps de St Germain, s’y retire pour mourir en 448, créant là un lieu de pèlerinage qui perdurera pendant plus de 500 ans. De toute évidence, le souci de protection de ces reliques et la nécessité d’organiser les pèlerinages a conduit à la construction d’un lieu de culte, certainement plusieurs fois modifié ; le dernier étant notre église actuelle.

Curieusement, dès sa consécration, le culte à Sainte Camille tombe en désuétude. Elle deviendra donc une simple église de village dédiée à St Pierre, abritant toujours les reliques de Ste Camille qui, hélas seront à tout jamais dispersées au moment des guerres de religion en 1568.

La construction de cette église date du milieu du 12e siècle, période de transition entre le roman et le gothique.

A l’origine, elle possède un clocher dit “clunisien” avec une flèche en bois recouverte de plomb ou d’ardoises qui a été détruite par la foudre au début du 19e siècle et reconstruit dans sa forme actuelle en briques. Il sera à nouveau foudroyé en 1914 et reconstruit en 1925 perdant toutefois un peu de hauteur dans l’opération.

La crypte, conçue pour permettre l’adoration des reliques de la sainte a été construite à la même époque. Ce n’est qu’en 1600 environ qu’un caveau sera creusé en dessous pour abriter quatre sarcophages destinés à contenir les restes des seigneurs de Bellombre.

La nef et le chœur ont beaucoup souffert des vicissitudes du temps. Quelques couches de badigeon ont malheureusement fait disparaître la litre funéraire dont on voit quelques fragments dans le transept et qui fut peint pour les obsèques de Joseph Christophe le Muet de Bellombre en 1785, et aussi, sur le cul de four du chœur probablement ce qui fut un Christ en majesté.

Admirons enfin ce qui fait tout le charme de cette église, son porche. Il a été restauré en 1960 sous sa forme actuelle après avoir frôlé la ruine due au temps mais aussi à l’inconséquence des hommes qui avaient envisagé d’en faire une remise pour le corbillard ! ...

Ce genre de construction est assez rare et sa raison d’être assez mal connue. Un autel est situé sur la gauche, laisse à penser que ce porche avait un intérêt liturgique en plus que sa fonction de protection de l’entrée de l’édifice. Cérémonial des baptêmes ? des enterrements ? bénédiction des meutes à la St Hubert ? le mystère reste entier.


Voici très sommairement dépeinte l’église d’Escolives Ste Camille et son histoire... Beaucoup de choses seraient encore à dire sur ce lieu mythique... mais nous retiendrons qu’elle s’inscrit aussi dans l’avenir de notre village.

Merci à Michel Fougerat pour certaines photos.