Vingt-cinquième méditation : mercredi saint, 8 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Vingt-cinquième méditation : mercredi saint, 8 avril 2020

À partir de la première lecture de la messe du jour : Isaïe 50, 4-9.

Texte de référence

Sans doute très vite après les évènements de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Christ, les disciples de Jésus, relisant le Livre d’Isaïe ne purent s’empêcher de voir dans les chants du serviteur souffrant (Isaïe 42,1-9; 49,1-7; 50,4-11; 52,13-53,12), des préfigurations de Celui qu’ils avaient reconnu comme le Messie et qu’ils apprenaient à découvrir comme Dieu fait homme. Dans ce troisième des quatre chants du serviteur relus à la lumière du mystère pascal, on entend Jésus nous parler du Père qui lui a « donné le langage des disciples » pour qu’il puisse, d’une parole, « soutenir celui qui est épuisé ». Lui qui est le Verbe, la Parole éternelle du Père, il a pris les mots des hommes, « le langage des disciples » pour relever et soutenir l’homme blessé par le mystère du mal. Ces quelques mots suffiraient déjà à nourrir notre reconnaissance : si Dieu parle aux hommes ce n’est pas pour leur imposer d’en haut des lois célestes intenables, c’est pour les soutenir, d’en dessous, du cœur de leurs épreuves. Dieu le Fils s’est fait « disciple » pour que toutes nos attitudes de disciples puissent se ressourcer en la sienne, pour que nous devenions disciples à sa manière, dans son écoute du Père. En Jésus, le seul vrai disciple du Père nous apprenons que le chemin qui conduit de ce monde à Dieu passe par l’épreuve; non parce que Dieu veut nous éprouver par la souffrance, mais parce qu’à cause du mystère du mal qui a éloigné l’homme et la création de Dieu, aller vers Lui nous impose de faire craquer les murs des prisons que le péché a construit autour de nous. Dieu nous a faits pour Lui et nous pourrions être libres de nous jeter dans ses bras, mais nous avons préféré prendre le large, nous approprier la création, l’exploiter sans raison, nous entretuer pour augmenter nos intérêts, et nous avons bâti des empires, loin de Dieu, loin du bonheur qu’il avait préparé pour nous. Aujourd’hui, revenir à Lui et à ce que nous sommes au plus profond de nous, nous oblige à traverser la grande distance parcourue dans le mauvais sens, et nous souffrons de cette route semée d’embuches. Au lieu de nous laisser errer à la recherche de cette route du Royaume, Dieu est venu la faire Lui-même, en Jésus, comme premier de cordée; il nous apprend à ne pas nous dérober aux épreuves de la route, à faire confiance au Père qui vient à notre secours, et à nous laisser justifier par Lui. Alors que nous entrerons demain dans le Triduum pascal, demandons au Père la grâce de l’union au Fils dans la Lumière de l’Esprit Saint.