Trente-troisième méditation : Jeudi dans l’Octave de Pâques, 16 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Trente-troisième méditation : Jeudi dans l’Octave de Pâques, 16 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Luc 24, 35-48

Texte de référence

Voyez les disciples rentrant d’Emmaüs qui racontent ce qui s’est passé, la rencontre, les paroles et les gestes à travers lesquels Jésus les a révélés à leur foi et s’est révélé lui-même dans la foi… Soudain, « Lui-même fut présent au milieu d’eux ». Cette immédiateté de la présence de Jésus est perceptible dans le récit : l’évangéliste emploie des formes brèves qui nous font ressentir cette irruption ou peut-être cette révélation d’une présence jusque-là non perçue. C’est un peu comme s’il nous permettait de relier directement le moment qu’il nous raconte, avec celui de l’auberge d’Emmaüs : Alors qu’ils étaient à table avec Jésus sans l'avoir encore reconnu, il disparut soudainement « à leurs regards » au moment où il rompait le pain, tandis qu’à Jérusalem, il apparaît au milieu d’eux quand ils parlent de Lui… Ce que saint Luc veut nous faire sentir c’est que Jésus ressuscité est désormais présent à son Église, indépendamment de ce que nous comprenons ou percevons de cette présence. Nous cherchons toujours comme rejoindre Dieu, comment obtenir de Lui ce que nous croyons devoir attendre, mais nous oublions trop souvent qu’avant nos demandes, avant même que pointe en nous l’attente de ce que nous demanderons peut-être, Lui est présent, Lui est agissant! Dieu n’attend pas que nous ouvrions les yeux pour être là et pour nous faire vivre. Souvenons-nous de ce que Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment » (Marc 4, 26-27). Le Règne de Dieu, c’est le Christ dont la lumière et la victoire grandissent, que nous le voyions ou non, que nous le sachions ou non. Mais cette présence invisible n’est pas coupée du visible, elle n’est pas autre chose que ce que nous appelons une présence… Pour le leur montrer, Jésus leur présente ses mains et ses pieds, la chair dans laquelle Il a vécu avec eux, pour leur dire que ces liens, ces gestes partagés, ces heures de marches sur les routes de Galilée, n’étaient pas pour rien, que ce qu’ils ont partagé dans ce monde n’est pas évanoui ; Il leur demande à manger pour leur dire que ce qui fait leur vie quotidienne, ce qui fait d’eux des hommes, n’est pas détruit dans la réalité du Royaume: nous ne deviendrons pas des anges, mais nous serons hommes ressuscités dans la Résurrection de Dieu-fait-homme. Jésus ressuscité ouvre au cœur de ce monde, la brèche dans laquelle Il va le faire passer vers son accomplissement. Ne cherchons pas Dieu dans un au-delà qui est ailleurs, l’au-delà est au dedans de tout ce que nous vivons, Dieu n’est pas loin mais il est profond. Dans tous nos gestes, dans toutes nos relations, dans tous nos lieux, dans tous nos temps, Il nous précède, Il nous attend… Si nous acceptions de ne pas vivre à la superficie de nos existences…