Trente-quatrième méditation: Vendredi dans l’Octave de Pâques, 17 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Trente-quatrième méditation: Vendredi dans l’Octave de Pâques, 17 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Jean 21, 1-14.

Texte de référence

Les apôtres reviennent à leur quotidien, après les jours si bouleversés de la Passion de Jésus et les étranges lumières de Pâques. Depuis des mois, des années, ils le suivaient dans ses pérégrinations, ils avaient appris dans son regard une nouvelle grammaire de la foi et de la vie; ils avaient vu s’ouvrir en eux des portes découvrant des horizons nouveaux. Et pourtant, bien évidemment, ils étaient toujours eux-mêmes, des hommes simples, comme tout le monde pourrait-on dire, mais Jésus les avait rencontrés et Il avait noué avec chacun d'eux des liens d’Amitié, de confiance et de mission. Il avait fait d’eux des « disciples-missionnaires »  comme le dit le Pape François. Mais ils n’avaient rien d’extraordinaire à la naissance, ces apôtres devant lesquels on s’avancerait en courbant la tête; ils étaient des pauvres humains comme vous et moi. Comme nous tous, ils avaient besoin de leur travail pour remettre leurs idées en place, et nous les voyons prendre leurs barques et leurs filets pour partir à la pêche. Il ne s’agit sans doute pas pour eux de revenir à leur vie d’avant… En fait, on ne revient jamais à sa vie d’avant, car la vie d’avant est une vue de l’esprit, la vie n’est jamais d’avant, elle est de maintenant. Leur vie de maintenant, n’a rien oublié de celle d’avant, elle s’est enrichie du passé transformé par la présence et l’appel de Jésus; les pêcheurs sont devenus des apôtres mais ils restent des pêcheurs, les pauvres sont devenus riche du Royaume, mais ils restent des pauvres sachant désormais trouver la lumière dans leurs pauvretés. « Or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui ». Alors que Jésus leur demande s’ils ont quelque chose à manger et qu’ils avouent être bredouilles, Il leur dit de jeter le filet à droite de la barque et qu’ils trouveront là le poisson. Après avoir fait ce que leur indiquait l’inconnu, celui-ci n’en était soudainement plus un: le disciple que Jésus aimait le reconnait… « C’est le Seigneur! » Oui, les apôtres ont appris une chose essentielle qu’ils n’oublieront plus jamais: Dieu est le Dieu de vie! Partout où l’on discerne la présence de la vie qui surpasse les pauvretés sans les humilier, on peut être sûr que Dieu est présent. Ubi Caritas Deus ibi est. Les apôtres ont appris de Jésus à ne plus être des païens qui croient que les dieux tirent les ficelles de nos vies et distribuent indistinctement le bien et le mal… Ils auraient pu croire que Dieu voulait les voir rentrer sans avoir rien pêché, ils auraient vu dans leurs filets vides la volonté du Tout-puissant, mais ils ont reconnu Jésus aux filets pleins, à la joie qui les envahissait à cet instant. Frères et sœurs, en ce jour de Pâques, apprenons, comme les apôtres à chercher la présence du seul vrai Dieu jusque dans les nuits de douleur où Il vient nous rejoindre, sans faire de Lui le responsable des douleurs et de l’obscurité.