Trente-neuvième méditation : Mercredi 22 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Trente-neuvième méditation : Mercredi 22 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 3, 16-21

Texte de référence

Le jugement de Dieu… Quel sera-t-il? « Comment et sous quel forme me tombera-t-il dessus? » Cette question, qui ne se l’est jamais posée? Qui pourrait penser y échapper? Et pourtant, que de mauvaises compréhensions au fil des siècles et aujourd’hui encore… Pourquoi avons-nous imaginé que Dieu serait à notre image au lieu de nous convertir à la sienne? Pourquoi avons-nous pensé que son jugement pourrait être, comme les nôtres, victime d’erreurs et d’incompréhensions? Face à Dieu, nous ne serons pas des accusés, mais nous serons tout simplement nous-mêmes en Lui-même; nous verrons à quel point nos êtres auront été tissés de nos choix, de nos histoires, de nos relations, mais nous n’aurons pas à fournir des preuves, à convaincre extérieurement un juge suprême qui ne nous connaîtrait pas et déciderait de nos éternités sur un dossier mal ficelé, emporté avec nous dans le mauvais quart d’heure de la mort. Non, quand nous paraîtrons face au Seigneur, nous nous souviendrons que le Fils a été envoyé dans le monde « non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». Nous comprendrons que le jugement ne sera pas relatif à notre petite convenance individuelle au grand Mystère de Dieu, mais qu’il sera la révélation de ce grand Mystère lumineux dans lequel nos vies seront plongées tout entières. Il nous connaît mieux que nous ne nous connaîtrons jamais, et son jugement ne saurait être faussé… Il verra nos blessures, nos peurs, nos misères parce qu’Il les habite sans cesse de sa présence miséricordieuse. Continuant son dialogue avec Nicodème, à qui il avait dit que la vie de Dieu n’était accessible qu’à ceux qui acceptaient de ne pouvoir l’acquérir par eux-mêmes, mais de s'y laisser engendrer, Jésus affirme que le jugement divin est avant tout une illumination par Dieu de tout ce qu’Il a créé, et des êtres qui ont cherché à aimer et à être aimés en particulier : « la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » Qu’est-ce que «faire le mal », sinon blesser l’Amour? Qu’est-ce que «faire le bien » sinon servir l’Amour? Ce que Dieu nous demande ce n’est pas l’irréprochabilité de nos vies morales, c’est de chercher l’Amour et de chercher à servir l’Amour, même si nous n’y arrivons pas toujours. Ne craignons pas les écarts de conduite, craignons surtout les endurcissements qui nous font échapper à l’Amour, parfois même pour chercher à être irréprochables… Dieu veut nous guérir aujourd’hui de nos fermetures ombrageuses pour que nous n’ayons pas la tentation d'échapper, au dernier jour, à la Lumière de son jugement qui donne la Vie.