Trente-huitième méditation: Mardi 21 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Trente-huitième méditation: Mardi 21 avril 2020

À partir de la Première lecture de la messe du jour: Actes des Apôtres 4, 32-37.

Texte de référence

« La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. » Ce texte, dans lequel certains verraient volontiers une idéologie sociale, est avant tout une profession de foi… Si l’auteur nous dit qu’«aucun d’entre eux n’était dans l’indigence », ce n’est pas uniquement parce que «tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient » et « apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres » pour qu’on distribue l’argent « en fonction des besoins de chacun »! C’est avant tout parce que ces croyants nombreux et différents avaient vécu l’expérience d’être rassemblés par Dieu dans une impossible unité, qu’ils avaient fait passer leurs intérêts financiers particulier au second rang. Ils n’étaient pas devenus purs esprits, puisqu’ils avaient encore besoin qu’on redistribue l’argent récolté, mais ils étaient devenus des frères et des sœurs dans l’émerveillement de la Grâce reçue : la Vie divine leur avait été donnée, quels que soient leur rang, leur origine, leur histoire… Dans le feu de la Pentecôte, ils n’étaient plus qu’un seul cœur et une seule âme. L’Esprit qui avait répandu sur eux, les avaient réunis en un corps, l’Église, le corps du Christ et c’est à partir de cette réalité nouvelle qu’ils voyaient s’ouvrir leur avenir. Comme pour Nicodème hier, nous voyons que le Seigneur ne nous appelle pas à des petits aménagements de dernière minute, mais à de véritables conversions. Les injustices de notre monde nous passent trop souvent devant les yeux sans nous choquer vraiment… Et c’est sans doute le signe de notre besoin urgent de conversion. Dieu ne nous demande pas d’avoir les solutions à tous les problèmes, mais il attend d’abord de nos cœurs qu’ils battent à l’unisson du sien, qu’ils se révoltent devant les abominables inégalités qui traversent notre époque, qu’ils pleurent devant les migrants qui meurent au milieu des mers, qu’ils n’acceptent pas que des humains soient réduits en esclavage par d’autres. Bien évidemment nos larmes et nos révoltes ne suffiront pas à résoudre les problèmes du monde, mais nos acceptations du mal, nos compromissions avec la loi du plus fort, sont bien pires, car elles entretiennent passivement les agissements du Diviseur. Et si ces temps troublés que nous traversons, réveillaient en nous le grand Désir d’une vie plus fidèle à sa Source… Nul doute que dans ce Désir, les jeunes générations trouveraient plus de forces pour changer le monde, que dans nos jugements blasés et ternis. Que Dieu nous vienne en aide et nous rappelle que notre plus grand bien c’est le Royaume préparé pour nous depuis la fondation du Monde!