Trente-cinquième méditation : Samedi dans l’Octave de la résurrection, 18 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Trente-cinquième méditation : Samedi dans l’Octave de la résurrection, 18 avril 2020

À partir de la Première lecture de la messe du jour: Actes des Apôtres 4, 13-21.

texte de référence

« En ces jours-là, les chefs du peuple, les Anciens et les scribes constataient l’assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris ». Qu’appelle-t-on des « hommes sans culture » ? Le terme grec employé est « ἀγράμματοί », « agrammatoi », c’est à dire, « illettrés », « non-instruits »… Comme si les miracles et l’assurance intérieure qu’ils constatent en observant Pierre et Jean pouvaient provenir de l’instruction… Drôle d’idée. C’est la foi qui guide ces hommes, et la foi ne nait pas d’une instruction quelconque, elle est un don de Dieu qui demande à être accueilli (et cela demande parfois de grands combats pour s’abandonner à ce don de Dieu). La foi requiert la participation de l’intelligence, et l’intelligence a besoin de l’instruction, des lettres, de la culture pour prendre toute sa dimension, mais c’est souvent la foi quand elle est bien le Don de Dieu et pas une crédulité superstitieuse, qui questionne l’intelligence et qui suscite la culture… Si l’on prend les choses en sens inverse, on n’arrive pas toujours à unifier l’homme. La culture sans intelligence devient pédante, insupportable étalage de connaissances désorientées, désordonnées ; l’intelligence sans le don de la foi qui lui permet de s’ouvrir vers les sommets qu’elle désire atteindre, conduit souvent l’homme à la tristesse. La foi authentique se reconnait donc à ses fruits: elle donne la vie et l’assurance de celle-ci. Tout en étant faibles et sans instruction, ceux qui sont animés par la foi peuvent faire l’œuvre de Dieu et c’est ce qui doit nous rappeler que nous sommes tous appelés, dans la foi à assumer notre vocation de baptisés. J’ai vu des enfants dire des choses tellement plus justes que certains propos d'adultes instruits, sur les réalités du Ciel et de la terre… Nous ne devons pas attendre d’être « instruits » pour que Dieu agisse en nous. Par ailleurs, la foi véritable se reconnait aussi à son ouverture vers l’intelligence et la culture. La foi qui vient de Dieu ouvre l’homme à ses vraies dimensions à ses questions les plus brûlantes, et il ne le replie jamais sur lui-même. L’origine de la foi, se reconnait à la capacité d’aller vers l’extérieur, qu’elle crée en l’homme, comme chez ces apôtres qui sont allés jusqu’aux extrémités de la terre, pour que tout ce qui est, dans l’univers, soit récolté, vendangé, moissonné et ramené, par l’homme, vers Dieu. Quand on a la foi, on ne se contente jamais… on désire toujours. La foi ouvre vers les profondeurs de Dieu et vers la largeur du monde.