Treizième méditation : Vendredi 27 mars 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Treizième méditation : Vendredi 27 mars 2020

À partir du psaume de la messe (33, 17-18. 19-20. 21. 23)

Texte de réference

Le Seigneur est un combattant... Nous qui l’imaginons parfois, siégeant dans sa quiétude éternelle, au-dessus de nos basses vies, nous oublions que Dieu ne sera jamais en repos tant que son œuvre n’aura pas été définitivement délivrée des injustices du Mal. Le psaume de ce jour nous dit, avec un vocabulaire martial, que Dieu « affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire ». La terre qui est défigurée par la méchanceté du Démon et par nos trop nombreuses complicités crie vers le Seigneur; chacune de nos terres intérieures élève vers le Ciel le chant de sa prière. Nous voulons tous, plus ou moins consciemment, que la justice, la vérité et la paix aient le dernier mot en ce monde, et ce ne crions pas trop vite à l'utopie! Il ne faut pas renvoyer si lâchement vers l’au-delà l’accomplissement de ce désir légitime. Tout ce qui existe aspire secrètement à ce que le règne du mal cesse: aucune créature vivante ne se résout à la mort, et pourtant, les tueurs d’espérance et de sens nous assomment d’évidences et d’appels à la résignation. Mais plus nous nous abrutissons de « c’est-la-vie », ou de « cela-ne-changera-jamais », plus nous devenons aigres et plus nous perdons les couleurs de notre humanité. Il vaut sans doute mieux souffrir de tout son être devant les injustices du monde que de se résigner dans une fausse sagesse, une sagesse qui sent la mort! Souffrons, mais n’acceptons jamais qu’on nous dise que l’ultime sens de la vie est la mort et son cortège de victoires grimaçantes. Nous ne croyons pas en un Dieu qui punit ou qui sauve de haut, de loin, nous avons placé notre confiance et notre espérance en un Dieu qui « entend ceux qui l’appellent », qui les « délivre », qui est « proche du cœur brisé » auquel les puissants ne prêtent aucune attention. Il « sauve l’esprit abattu » et veille jusque dans la mort, sur ce qui restera de nous dans l’attente brûlante du Dernier Jour, jour de justice, de vie et de triomphe de la bonté combattante de Dieu.