Soixantième méditation: Mercredi 13 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Soixantième méditation: Mercredi 13 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 15, 1-8.

texte de référence

Après avoir lu ces derniers jours le chapitre 14 de l’Évangile selon saint Jean, nous sommes arrivés aujourd’hui au chapitre 15 dans lequel Jésus poursuit ce que l’on pourrait appeler son dernier grand enseignement; celui-ci culminera dans les gestes et le silence de la Passion, dans les paroles de la Croix. Nous nous souvenons que Jésus a conduit Pierre, Thomas et Jude, à quitter leurs certitudes individuelles, leurs trajectoires rêvées, pour comprendre que le Salut n’est que dans la relation qui les unit à Lui. Il utilise maintenant une image pour ressaisir tout ce qu’Il vient de leur dire: celle de la Vigne. Il leur rappelle à travers elle que l’enjeu de leur marche à sa suite est de porter du fruit dans l’union à Dieu qui n’est qu’en Lui : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi ». Jésus est la vigne et ses disciples sont les sarments ; un sarment coupé n’a aucune chance de porter du fruit, c’est une évidence! Mais cette évidence nous aide surtout à comprendre que là où nous voyons la contrainte d’appartenir (à Dieu, à l’Église), Jésus nous dit que le vrai danger est de se couper. Il n’est pas question de faire partie d’un club nous donnant des droits ou de privilèges, mais d’avoir conscience que ce que nous faisons, même dans le quotidien apparemment éloigné de la vie de foi, est irrigué par notre lien au Christ qui est un lien vital. Jésus ne dit pas seulement que nous devons croire en Lui mais que nous devons demeurer en Lui. Combien d’hommes et de femmes n’ont aucune conscience d’être liés à la Vigne qu’est le Christ, d’être des sarments, alors que Sa Vie coule dans leurs veines, dans leur âme…? Demeurer en Lui c’est avant tout demeurer dans l’Amour : souvenons-nous du chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu : «  ce que vous avez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ». Ceux qui n’ont pas conscience d’avoir aimé Jésus en aimant le pauvre ne se sont pourtant pas coupés de Lui; ils demeurent en Lui, sans le connaître. Celui qui s’est mis « en dehors » de Lui, c’est celui qui, le connaissant ou non, s’est imaginé qu’il n’avait besoin ni de Lui, ni du pauvre, ni de qui que ce soit pour être sauvé ; celui qui a voulu donner du fruit par lui-même, refusant les attaches et les liens qui nous font hommes et qui nous font enfant de Dieu. Croyants ou non, que Jésus nous préserve de la tentation de toutes les puretés individuelles : Dieu seul peut nous purifier en Jésus; Dieu seul peut tailler, émonder, celui qui cherche à aimer et qui demeure donc dans la Vigne qu’est le Christ.