Soixante-troisième méditation: samedi 16 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Soixante-troisième méditation: samedi 16 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 15, 18-21.

texte de référence

Dans l’Évangile de ce jour, Jésus s’adresse à ses disciples de tous les temps en leur disant : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. » Si nous lisions ces mots sans notre lecture des versets et des chapitres précédents, nous pourrions croire que Jésus énonce une règle générale concernant les témoins de la Vérité divine. Si Lui, Jésus, a été persécuté, comme nous sommes ses disciples, nous le serons nous aussi; d’ailleurs les lignes suivantes nous confirment dans cette impression! Encore faut-il que nous comprenions bien ce que veut dire être disciple du Christ… Est-ce être adepte d’une religion nouvelle? Pas d’abord! Est-ce défendre des idées à contre-courant de la société? Il est vrai que selon les époques l'appartenance au Christ a pu pousser à  résister à certains courants de société, mais cet aspect n’éclaire que très imparfaitement les paroles du Seigneur ; notre situation de disciples ne saurait se résumer à l’imitation des résistances morales et sociales qui furent celles du Christ. Jésus n’est pas un sage, un maître de morale! Il est le Fils de Dieu fait homme, Il est Celui qui est venu récapituler la Création dans sa personne et qui mène chacune de nos vies à sa perfection. Souvenons-nous des échanges entre Jésus et Pierre, Thomas, et Jude : Jésus les avait aidés à comprendre que les vrais disciples étaient ceux qui vivaient en Lui, traversaient les épreuves en Lui, rejoignaient le Père en Lui, et qui Le laissaient manifester le Père à travers leurs vies… Les combats que le Seigneur nous annonce ne seront pas vécus dans le lointain souvenir du sien; sa Passion n’est pas méditée chaque année par l’Église comme le récit d’évènements historiques révolus, mais comme une réalité qui demeure et qui rassemble toutes les souffrances du monde. Les persécutions et les épreuves qui sont générés par la folie destructrice du mal n’atteindront plus jamais le monde en dehors du Mystère la Croix du Christ et c’est la Bonne Nouvelle! Le mal, qui continue de s’acharner, n’a pas conscience de ce qu’il fait en déchainant ses forces ; il a l’impression de gagner du terrain dans chacune des morsures qu’il inflige à la Création de Dieu, mais il n’a tout simplement pas pris conscience de la Puissance de la Croix qui a été plantée au milieu du monde et qui a pris dans son ombre salvatrice toutes les souffrances qu’elle rassemble. Comme nous ne souffrons plus en dehors de Lui, comme nous ne sommes jamais séparés de Lui quand le mal nous déchire, nous sommes également victorieux en Lui sans parfois le savoir ou le sentir. C’est la foi qui nous dit que nous n’avons pas à vivre une seconde de notre existence à l’écart de la sienne. C’est dans son visage que nous trouvons la vérité de nos traits, c’est dans ses plaies que nous trouvons notre guérison (Cf. Isaïe), c’est dans sa mort que le chemin de la Vie nous est ouvert.