Soixante-quatrième méditation : sixième Dimanche de Pâques, 17 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Soixante-quatrième méditation : sixième Dimanche de Pâques, 17 mai 2020

À partir de la deuxième lecture de la messe du jour : 1 Pierre 3, 15-18

texte de référence

« Il a été mis à mort dans la chair ; mais vivifié dans l’Esprit ». En ce sixième dimanche de Pâques, nous sentons se lever, lentement mais sûrement, le vent de la Pentecôte; nous commençons à apercevoir l’extrémité du déploiement pascal qu’est le don de l’Esprit Saint. 

Depuis la nuit de Pâques, la victoire du Christ sur la mort est devenue visible: en mourant sur la Croix, Jésus a vaincu la mort, Il est descendu aux enfers pour prendre dans sa victoire tous ceux qui étaient prisonniers du pouvoir de la mort et Il les a entrainés dans sa Résurrection. Cette Résurrection de Jésus n’est pas le « happy end » du drame de la Croix, elle n’est pas la résolution du problème de la mort de Jésus, mais elle est l’apparition, aux yeux des hommes, de la victoire du Christ qui est déjà là au Vendredi Saint. Le jour de Pâques, ce qui était incompréhensible dans la logique du monde, devient la lumière pour comprendre le monde : c’est dans le mystère de la Résurrection que nous sommes désormais invités à comprendre ce monde, l’homme, l’histoire. La Résurrection n’est pas seulement un miracle qui sortirait de l’ordinaire, mais elle est le Signe parfait à partir duquel nous devons repenser toute notre vie et la destinée de la Création. Nous avons cru que la loi du plus fort était la loi de la Création? Nous nous sommes trompés! Nous avons cru que la mort avait toujours le dernier mot? C’est faux!! Le Christ ressuscité, par ses apparitions relationnelles, éclairantes et patientes, nous fait comprendre qu’Il a vaincu la mort en se soumettant volontairement à elle; la loi du plus fort n’est qu’une illusion! Nous le comprenons en contemplant le Mystère de la Croix. Jésus nous montre que la force sans limite de Dieu se manifeste de la manière la plus lumineuse dans la faiblesse du Crucifié et que la Révélation de cette victoire n’a rien à voir avec les «  révélations » humaines fracassantes et éclaboussantes… Jésus ressuscité apparait à ceux qui l’ont connu en les rejoignant délicatement, par les profondeurs de leur âme, par le chemin des relations patiemment tissées; souvenons-nous de Jésus s’adressant à Marie Madeleine le matin de Pâques, seulement en disant son nom, dans un souffle de lumière : « Marie… ». 

La Puissance de Dieu se manifeste dans la faiblesse, la Vie de Dieu passe par la mort, la Vérité de Dieu n’est accessible que par la relation, la grandeur de Dieu se communique dans sa douce attention à chacune de nos vies, et non dans les grandeurs frelatées de ceux qui écrasent pour se hausser. L’extrémité, le sommet de ce temps pascal et de cette logique pascale, c’est le mystère de la Pentecôte; nous avons tellement besoin que l’Esprit de Dieu soit répandu en nos cœurs pour ne pas rester enfermés dans nos logiques trop mondaines. Sans l’Esprit, nous ne voyons que la mort et la faiblesse là où Dieu manifeste sa Vie et sa Force; dans l’Esprit nous porterons cette Vie et cette Force jusque dans les derniers bastions tenus par la mort et la faiblesse. Que Dieu bénisse nos vies, nos attentes personnelles, celles de nos communautés, celles de l’humanité et de la Création tout entière!