Soixante-huitième méditation: Jeudi de l’Ascension, 21 mai 202 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Soixante-huitième méditation: Jeudi de l’Ascension, 21 mai 202

À partir de la première lecture de la messe du jour : Actes des Apôtres 1, 1-11

texte de référence

« Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » En ce jour de l’Ascension, nous sommes appelés par Jésus à entrer dans la confiance de la marche, la confiance du chemin. Quand nous entamons une marche, quand nous empruntons un chemin, nous ne savons pas exactement par où nous aurons à passer, quelles seront les émerveillements et les fatigues, les détours et les embûches; nous n’avons pas la connaissance de ce que nous découvrirons à son terme. C’est peut-être un peu paradoxal mais il faut accepter de se laisser porter par le chemin que nous prenons. Le commencement de notre route c’est le moment où Jésus est soustrait à nos yeux; comme les disciples qui restaient les yeux fixés vers le ciel, nous aurions tendance à croire que si nous ne voyons pas, si nous ne tenons plus la réalité visible de la présence du Christ, nous ne pouvons plus avancer alors que c’est peut-être l’inverse. La Mission des Apôtres  « jusqu’aux extrémités de la terre » commence véritablement quand Jésus les quitte et qu’ils sont revêtus de la force du Saint Esprit. Dieu donne l’absence visible (de Jésus) qui attire vers le Royaume et la présence (de l’Esprit) qui développe et soutient ce qu’il y a de meilleur en nous pour y parvenir. Sans l’absence du Christ, nous resterions là, statiques, les yeux fixés sur Lui sans être encore entrés dans la réalité définitive; l’absence de sa vision nous lance en avant, elle devient route, désir, attente inquiète ou confiante, mais attente! C’est dans l’attente qui ouvre des routes que nous sommes vraiment hommes sur la terre, pas dans l’immobilisme satisfait. Tout ce que nous vivons au quotidien doit être teinté de cette attente, comme chaque pas sur la route doit être teinté du but à atteindre. Nous ne marcherions pas vraiment si nous n’allions pas quelque part… nous errerions en fait. Ce qui fait de nos pas errants une marche authentique, c’est la route ouvrant vers le but : le Royaume. Jésus s’est élevé, Il est parti vers le Père et c’est ce chemin là que nous devons emprunter en ce monde déjà. Dans notre marche, nous ne devons pas mépriser le quotidien et le terrestre, nous devons au contraire entrainer à notre suite toute cette part du monde qui fait notre vie terrestre: nos relations, notre travail, les lieux dans lesquels nous vivons, sont cette route qui conduit au Royaume; y cherchons-nous le signes qui nous rappellent le terme que nous atteindrons? La fécondité de notre mission ne sera pas jugée sur la quantité de conversions plus ou moins profondes et durables que nous aurons rendues possibles, mais sur la qualité de notre désir de Dieu au sein de nos relations, au cœur de chacun de nos regards sur le monde. Que Dieu nous donne la grâce de Le désirer de toute notre âme et de toute notre chair, surtout quand nous ne savons plus par où passe la route. Fixons notre regard sur l’absence et allons de l’avant…