Soixante-et-onzième méditation: Dimanche 24 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Soixante-et-onzième méditation: Dimanche 24 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe de ce jour : Jean 17, 1b-11a.

texte de référence

71 jours après le début de notre éloignement, voici ces quelques lignes qui concluent une sorte de longue retraite de méditation… Chaque jour pendant ces semaines, j’ai passé une heure avec vous, à écouter la Parole, à la laisser descendre en moi pour vous retrouver dans cette profondeur de l’écoute. J’y ai sans doute redécouvert une urgence du silence et de l’attention au souffle léger de la présence divine… Dieu n’était ni dans le tonnerre, ni dans le tremblement de terre, ni dans la pandémie, ni dans les agitations en tout genre; Il était dans le silence, l’attente, la brise légère qui effleure le cœur de ceux qui écoutent et s’interrogent. Avons-nous été proches dans cette absence des uns aux autres? Avons-nous laissé Dieu changer nos cœurs pour que nous ne nous retrouvions pas « comme avant », mais « selon son Désir »? Aujourd’hui, alors que nous nous préparons à reprendre progressivement le chemin de nos assemblées dominicales, nous entendons Jésus parler à son Père. Il ne s’agit pas d’un discours sur le Père, mais d’un dialogue avec le Père. À l’envoi du Père, au Don du Père, Jésus répond par son retour au Père, par la joie de sa mission accomplie, par son action de grâce. Le Fils parle à son Père dans les mots d’une tendresse infinie, mais il ne cesse pas, pourtant, de Lui parler de nous… La Relation parfaite qui unit le Fils au Père est remplie du souci de nous, de l’amour de nous, du désir de nous. Qu’avons-nous découvert pendant ces semaines? Avons-nous perçu qu’en Dieu, les relations ne sont jamais faites d’égoïsme et de satisfactions individuelles, comme elles peuvent chez nous quand le péché fait son nid ? En Dieu les relations sont toujours ouvertes vers l’autre; elles ont leur accomplissement dans l’autre. Jésus a glorifié le Père en accomplissant l’œuvre qu’Il lui avait donnée à faire; en donnant aux hommes ce qu’Il avait reçu de Lui, et désormais, Jésus est glorifié par le Père en ces hommes pour qui Il a tout donné. Tout est circulation, offrande, mouvement, descente et ascension. En écrivant ces derniers mots, j’entends le vol des hirondelles qui tournoient autour de la Cathédrale et je vois dans leur ballet, une image de ce mouvement infiniment gracieux qu’est la circulation de l’Amour dans le mystère des relations divines. Je demande au Seigneur de nous faire redécouvrir dans ces temps étranges qu’Il nous appelle à des conversions profondes. Ne nous laissons pas enfermer dans la prison du retour aux habitudes, mais réapprenons à être fidèles à l’Évangile et à la Tradition, en nous laissant entraîner par la Grâce.