Sixième méditation : Vendredi 20 mars 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Sixième méditation : Vendredi 20 mars 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Marc 12, 28b-34.

Texte de référence

illustration : Confession et sarcophage de saint Germain, Cryptes de l’Abbaye Saint-Germain, Auxerre.

Ces jours-ci, nous sommes comme ce scribe qui se tourne vers Jésus pour lui demander quel est l’essentiel, le socle  des disciples du Dieu vivant. Quand tout va bien (comme on dit), chacun vaque à ses occupations, chacun suit son chemin, dans la vie spirituelle comme dans les autres domaines… Nous nous « croisons » de temps à autre, dans nos célébrations comme dans d’autres lieux qui rendent visibles et palpables nos réseaux chrétiens, professionnels, amicaux et sociaux en tout genre. Aujourd’hui, nous sommes empêchés pour bien des choses et c’est difficile de l’accepter. Alors nous sommes comme ce scribe qui connaît bien la Loi, les Prophètes, les obligations et les recoins de la vie religieuse d’un bon juif de son temps, mais qui, comme tout homme, continue de chercher la voie étroite qui conduit à Dieu. Jésus ne lui dit pas (jamais il ne le dit) de mépriser les pratiques religieuses, mais il l’invite à ré-entendre l’essentiel de la Loi en citant le Deutéronome (6,4-5) et le Lévitique (19,18) : « Voici le premier : «Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»» Le scribe connait bien ces mots, et du point de vue de la «nouveauté doctrinale », avec la réponse du Christ, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, sauf, peut-être l’association si étroite des deux commandements. Il adhère si bien à la parole du Seigneur qu’il ajoute: «L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices ». Jésus trouvant judicieuse sa remarque, ne doit pas être imaginé en pourfendeur de sacrifices et de rites (il respectait le Temple…); mais il est simplement heureux de voir un homme qui cherche véritablement Dieu, en scrutant les Écritures pour y découvrir la voie la plus escarpée qui mène vers son Royaume. Aujourd’hui, alors que nous sommes pour un temps, privés du rassemblement de nos communautés, de la Communion, de nos rites qui sont des gestes d’Amour, ne cherchons pas à arracher dans des spasmes, des lambeaux de nos habitudes religieuses, cherchons avec passion et inventivité, comment aimer Dieu, et notre prochain dans cet exil. Les soignants sont au front et nous devons y être également. Ne nous laissons pas retomber dans une apathie meurtrière, tenons notre place, assumons nos responsabilités là où nous sommes, levons nous le matin, gardons des horaires, des rituels quotidiens, y compris dans la prière personnelle et familiale!! Ne laissons pas couler; relevons le défi de l’Amour de Dieu et du Prochain avec le peu que nous avons! Nos pères ont souvent dû inventer dans des situations inédites, marchons dans leurs pas et redécouvrons ce dont nous sommes capables.