Quarante-quatrième méditation: lundi 27 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Quarante-quatrième méditation: lundi 27 avril 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Jean 6, 22-29

Texte de référence

Quand Jésus est rejoint par la foule, qui en une masse gonflée d’attentes informes, a traversé le lac d’un seul mouvement, Il répond à sa question intrusive, possessive, presque violente — « Rabbi, quand es-tu arrivé ici? »— en la renvoyant à son discernement : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Dans ces mots, Jésus ne va pas par quatre chemin : il les interroge pour qu’ils cherchent eux-mêmes à comprendre ce qu’ils attendent de Lui. Il leur fait sans doute le reproche de cette possessivité qui les a conduits à franchir le lac et à lui demander des comptes, mais il leur révèle surtout que leurs attentes ne l’obligent pas à répondre comme ils semblent l’exiger, que la masse informe de leurs besoins non-triés n’est pas un justificatif de la justesse de ce qui les unit à Lui. Qu’ils aient besoin de Lui, c’est une chose, qu’ils désirent ce qu’Il est venu leur apporter, c’en est une autre. Ce que Jésus reproche à la foule c’est d’être une foule et plus, ou pas encore un Peuple, c’est de lui cracher ses besoins à la figure au lieu de chercher dans les cœurs qui la composent, le sens des signes qu’Il est venu apporter pour que ses besoins se transforment en un grand Désir.
Et nous qu’attendons-nous de Dieu, qu’attendons-nous du Christ? L’invectivons-nous pour lui demander où Il se trouve quand nous le cherchons maladroitement ou convulsivement, ou recevons-nous ses signes dans les profondeurs de notre silence? Revendiquons-nous ou cherchons-nous? 
Notre relation à Dieu a sans cesse besoin d’être convertie, purifiée, élargie aux dimensions qu’Il désire lui donner, mais il n’est pas simple de lâcher prise et de laisser Dieu nous guider par des chemins encore inconnus. Que ces semaines bouleversées viennent aussi bouleverser nos habitudes spirituelles pour que nous en sortions plus habités du grand Désir de Dieu.