Quarante-neuvième méditation : Samedi 2 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Quarante-neuvième méditation : Samedi 2 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour: Jean 6, 60-69

Abside de la Basilique Santa Maria in Trastevere (Rome).

Texte de référence

À la suite de la prédication de Jésus sur le Pain de Vie entendu hier, ce ne sont pas seulement les adversaires du Christ qui s’indignent, mais aussi ses disciples. « Cette parole est rude » disent-ils… Ils se demandent « qui peut l’entendre ». Jésus perçoit leurs récriminations intérieures mais ce qu’il perçoit avec plus d’acuité encore, c’est ce qui est à la racine de ces récriminations : leur incapacité à se déposséder de la Vérité. Ce qui empêche ces hommes de s’ouvrir à la Bonne Nouvelle de Jésus, d’accueillir ce Dieu qui se donne en vraie nourriture dans le mystère d’une relation d’amour inattendue entre le Créateur et sa création, c’est le désir très humain d’enfermer le monde, les autres et Dieu Lui-même dans ce qu’ «on a toujours cru et fait». Jésus voit bien qu’ils ne supportent pas la nouveauté qu’Il est venu porter au monde, il sait qu’ils ne supporteront pas mieux de le voir soumis à la souffrance, à la mort et de le découvrir glorifié par le Père. Tout cet unique mystère de révélation qu’Il est Lui-même, et qui se développe dans toute sa vie, dans ses gestes, dans ses relations et dans ses paroles, ils voudraient le réduire à des paroles de sagesse, à une prophétie, à un avènement messianique normé. C’est le même problème aujourd’hui, bien des gens voudraient réduire Jésus à ce qu’ils sont capables d’en comprendre, à ce qu’ils attendent de Dieu, à ce qu’ils voudraient qu’Il soit, à ce qu’ils ont toujours cru qu’Il était. Mais Dieu n’est pas à notre image et il s’autorisera toujours à dépasser, à excéder nos cadres, nos limites et nos attentes; la Bonne Nouvelle sera toujours à l’étroit dans les cadres que nous lui fixons. Jésus s’adresse encore à nous, comme Il s’adressait à ces disciples déçus: « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père ». Oui, nous devons accepter de ne pouvoir venir à lui par nos propres moyens, sans que notre liberté soit portée par la grâce du Père… C’est difficile d’accepter cela, mais le comprendre nous rend libres, libres d’apprendre que nos plus belles réussites dépendent toujours d’un autre pour une part, que nos plus nobles élévations sont de l’ordre d’un don qui vient habiter nos efforts authentiques et les rendre féconds. Avec Pierre nous pourrons alors redire: « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu ».