Quarante-huitième méditation: Vendredi 1er mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Quarante-huitième méditation: Vendredi 1er mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 6, 52-59

Texte de référence

Avec les Juifs qui s'interrogent dans cet Évangile, essayons de garder un regard neuf sur les questions auxquelles nous renvoie Jésus : «  Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Si nous voulons aller à la ''case solution'' sans nous poser plus de questions, au risque de rater celles des hommes et des femmes qui rencontrent l’annonce chrétienne (souvenons-nous de Philippe qui a dû entendre les questions que se posait l’Ethiopien, avant de lui annoncer la Bonne Nouvelle), nous pouvons répondre que « bien-sûr, il s’agit de l’annonce par Jésus de la messe qu’il va instituer… C’est facile à comprendre…! » En définitive, celui qui aura répondu de manière si simpliste, n’aura pas dit grand-chose. À vouloir éluder les questions légitimes, à vouloir simplifier les réponses, on finit par contourner la vérité. Bien-sûr, il y a un lien fort entre les paroles de Jésus dans cet Évangile et le mystère de l’Eucharistie! Ce n’est pas moi qui vous dirai l’inverse. Cependant la question posée par les auditeurs de Jésus demeure la même : «  Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Si nous ne gardons pas dans l’intelligence du cœur ce grand mystère, si nous en faisons le résultat matérialiste d’une équation stupide, nous ne respectons plus le Christ et la merveille de ce sacrement dans lequel il se donne, sans jamais se faire notre chose, sans jamais nous faire entrer dans une relation malsaine avec Lui. Il y aurait justement une attitude très malsaine qui consisterait à faire de la présence sacramentelle du Christ, l’enjeu de luttes de pouvoirs et de droits. Plus les semaines passent et plus nous sentons se creuser en nous le besoin des autres, le besoin de communier au Corps sacramentel du Christ, le besoin de nos Communautés; mais ces besoins ne sont pas dissociables du besoin de guérison de nos sociétés blessées, abimées par la crise sanitaire, et par de si nombreuses maladies auxquelles nous n’accordons pas beaucoup d’importance; ces besoins ne sont pas non plus dissociables d’une recherche renouvelée de l’union au Christ qui ne passera sans doute pas seulement par le retour à des pratiques habituelles. J’espère, comme vous le retour, le plus rapide à nos assemblées dominicales, mais j’espère aussi que nous serons tous attentifs à ne pas séparer l’espérance de l’Eucharistie et celle de la guérison de nos sociétés blessées; j'espère que nous veillerons à ne pas oublier que l’Eucharistie est le signe d’une relation amicale de l’Humanité avec Dieu, par le Christ, avec Lui et en Lui. Le Christ ne nous abandonne jamais et trouve toujours de nouveaux moyens pour nous unir à son Père. L’oublier, ce serait faire insulte aux forces de la Grâce qui travaillent ce monde (même le 1er mai) et qui ne sont jamais mises en échec par le mal, pour nous enfermer dans des aveuglements militants… Que Dieu nous préserve de ces luttes crispées!