Quarante-et-unième méditation: Vendredi 24 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Quarante-et-unième méditation: Vendredi 24 avril 2020

À partir de la première lecture de la messe du jour: Actes des Apôtres 5, 34-42

Texte de référence

Devant le Conseil suprême, les Apôtres devaient avoir le sentiment d’être bien proches de rendre à Dieu et au monde le témoignage du martyr… Mais voilà que s’élève une voix respectable entre toutes, celle de Gamaliel, «docteur de la Loi, qui était honoré par tout le peuple ». Cet homme sage, relisant l’histoire récente de l’époque troublée dans laquelle il avait vécu, appelle les membres du Conseil à la prudence. Son argument, est incroyablement fin : « si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » Gamaliel a constaté que les hommes ne sont que des hommes et que ce qui perdure de leurs entreprises n’est que ce qui se trouve dès le début à sa juste place. Dès que des hommes se prennent pour Dieu et collent une étiquette divine à leurs projets simplement terrestres, rien ne tient, tout s’écroule après le temps des premiers enthousiasmes trompeurs. Dans la vie des Apôtres, c’est tout le contraire qui se passe… Jamais ils ne se sont pris pour des dieux ou même pour des prophètes, ils n’étaient que des hommes simples et dépourvus des visions de ceux qui prétendent parler à la place du Ciel; ils ont été appelés par un homme nommé Jésus, sans savoir qu’il était Dieu… Il les a conduits à travers les gestes et les mots de la terre, vers un Ciel encore inconnu… Jésus n’a pas demandé à ces hommes de faire autre chose que d’aimer, de pardonner et de retrouver le sens de la vie humaine et des plus modestes réalités dans lesquelles le Royaume s’est révélé. Combien d’hommes ont été éloignés de Dieu et de leurs frères par des faux prophètes proclamant des inventions spirituelles et spectaculaires, nées de leurs imaginations malades…? Combien d’hommes ont été rejoints par Dieu et par leurs frères dans les paroles simplement fécondes de l’Évangile et dans les humbles gestes du service. Je pense tout spécialement aux membres des équipes de funérailles qui, à longueur d’année, discrètement, fidèlement, sèment l’Espérance chrétienne dans le cœur de familles endeuillées… Cette Espérance, qu’ils portent dans les vases d’argile de leur pauvre témoignage, ne vient pas des hommes, et elle ne tombe pas; elle est ancrée dans le cœur de Dieu et traverse les siècles; elle fait rouler la pierre que les hommes ne cessent de placer devant la porte de leurs cœurs, et elle chante le Mystère de Pâques. 

Dans notre route vers la Pentecôte, demandons au Seigneur de nous ouvrir les yeux pour que nous découvrions à quel point cette Espérance pascale nous habite, à quel point elle a déjà combattu en nous les forces de la mort, sans jamais «tomber » comme les inventions purement humaines. Dieu nous aide à relire notre passé et à aller de l’avant en Lui faisant confiance.