Cinquante-troisième méditation: Mercredi 06 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquante-troisième méditation: Mercredi 06 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 12, 44-50

texte de référence

Dans cet Évangile, Jésus s’écrie! Toute la vie et l’œuvre de Jésus est un cri, un cri de vie, comme un jaillissement de lumière et de vérité, sorti du Père pour nous transfigurer. Dans ses mots, il nous aide à comprendre que cette illumination n’est pas réservée à une élite d’initiés ayant gravi tous les échelons de la sagesse humaine avant de parvenir à une récompense divine : « Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres ». Voilà son but… Jésus n’est pas venu pour autre chose: Dieu s’est fait homme pour partager sa lumière avec sa créature. Dire cela, c’est couper court à toutes les fausse idées sur le jugement de Dieu. Si Dieu s’était fait supplier pour daigner s’intéresser aux plus purs, nous pourrions imaginer un jugement sous le mode de l’épuration, mais en s’incarnant, Dieu se révèle comme le Dieu proche, désirant librement se donner, se communiquer à ceux qu’il a appelés du néant à l’existence pour qu’ils vivent et soient sauvés. Nous l’entendons redire : « je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver ». C’est en fonction de cette intention divine de sauver, que les hommes peuvent se convertir et vivre, et c’est là que nous avons une responsabilité considérable! Si nous transmettons au monde qui nous entoure l’image d’un Dieu terrible, d’un Dieu moralisateur qui n’aime que les enfants sages et qui pourfend les pécheurs, les égarés, croyons-nous que nous aiderons nos frères humains à se rapprocher de Lui pour trouver la vie? Il y a de fortes chances que nous les éloignions de Lui : « si Dieu est un gardien psychorigide de la morale suprême, dois-je croire en Lui? ». Si, dans le sens inverse nous transmettons du Seigneur l’idée d’une ''guimauve divine’’, sans consistance, sans grandeur, fait d’amour mou et de permissivité, nous éloignons également ceux qui savent que l’Amour véritable est exigeant, structurant, libérateur. Ce que nous devons essayer de refléter à travers nos pauvres vies, c’est tout simplement la justesse de ce Dieu d’Amour et de Vérité qui nous tient debout, qui ne nous abandonne jamais à l’affadissement. Sa parole est postée devant nous comme un flambeau, comme une étoile vers laquelle nous pouvons nous diriger pour trouver la Vie. Jésus nous dit bien que le commandement du Père « est vie éternelle»; encore faut-il l’accueillir,  pour que cette vie éternelle ne soit pas rejetée, perdue…. Notre mission de Chrétiens n’est pas de juger qui est digne de Dieu et qui ne l’est pas; notre mission est d’aider tous les hommes, surtout les plus abimés, les plus blessés, à avoir confiance, à se tourner vers cette lumière offerte, à se laisser changer par elle, petit à petit. Quelle belle responsabilité Dieu nous donne-t-il!