Cinquante-sixième méditation: Samedi 9 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquante-sixième méditation: Samedi 9 mai 2020

À partir de la Première lecture de la messe du jour : Actes de Apôtres 13, 44-52

Texte de référence

À Antioche, l’antagonisme grandit entre les Juifs et les Païens. Les premiers en voyant arriver les seconds, se sentent dépossédés d’une bonne nouvelle qu’ils croyaient être la leur et qu’ils refusent à cause de ses dimensions inattendues. La Bonne Nouvelle venant du Seigneur, non faite de main d’hommes, est infiniment plus large et plus enveloppante que ce que ces hommes ont cru devoir espérer. Il est difficile d’accepter l’espace dans ses véritables dimensions, il est difficile de laisser le temps au temps, il est difficile de laisser l’autre être autre… Tout le malheur de l’homme se résume à son refus de la réalité. Nous voudrions tous faire plier les choses, les dimensions du monde et les autres aux dimensions que nous avons calculées, mais cela n’est pas possible. Quand nous le comprenons (car nous le comprenons toujours à un moment ou un autre), nous avons le choix entre lâcher prise pour réévaluer la réalité ou tenir coûte-que-coûte, les conclusions que nous avions déduites de nos théorèmes bancales… La seconde solution est quelque peu traumatisante, mais porteuse de vie. Si ces Juifs d’Antioche n’avaient pas concentré leurs énergies sur le refus de voir des foules étrangères se presser aux portes du Salut, ils auraient pu en bénéficier eux aussi, à la place qui était la leur. Mais ils n’ont pas voulu voir que leur mission d’élection était liée à la destinée de toute l’Humanité; ils ont cru devoir tenir fermées, les portes d’un Salut que Dieu avait fait naître en eux pour le bien de tous et de toute la Création. Paul et Barnabé le leur rappelle en citant le Prophète Isaïe (49, 6): « J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Nous sommes si prompts à oublier que Dieu ne donne jamais aucun bien pour qu’il reste enfermé à notre seul profit… En ces jours où nous nous interrogeons sur les choix que nous devrons faire dans un avenir proche pour ne pas revenir à la « vie d’avant », ferons-nous les choix dimensionnés à la Promesse divine ou nous contenterons nous de réitérations étroitement repliées sur nos intérêts individuels ou communautaires. La vocation chrétienne n’est pas un appel au repli mais au déploiement maximum de la grâce d’être hommes pour que le monde reçoive Dieu et vive! Que le Seigneur nous aide à faire les bons choix pour que nous soyons dignes du nom que nous portons, pour que nous le laissions sauver le monde sans nos condamnations stériles.