Cinquante-quatrième méditation: jeudi 07 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquante-quatrième méditation: jeudi 07 mai 2020

À partir du psaume de la messe du jour: Psaume 88 (89), 2-3, 21-22, 25-27.

Texte de référence

Dans le psaume de la messe de ce jour, nous sommes invités à unir notre cœur à la louange du psalmiste. Sa louange est un chant à la gloire de la seule véritable source d’Amour et de Fidélité : « L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge. Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux. » Même si nous voyions un jour vaciller les cieux, nous pourrions nous souvenir que la fidélité du Seigneur trouvera encore d’autres chemins, d’autres moyens, pour assurer ses promesses. Quand nous voyons trembler nos sécurités, quand nos habitudes sont remises en questions, nous nous imaginons que Dieu nous abandonne, alors que ce qu’Il est et ce qu’Il fait dépasse les limites de ce que nous croyons éternel. Dans la seconde strophe c’est le Seigneur Lui-même qui chante sa joie d’avoir trouvé David, de l’avoir sacré et d’en avoir fait son partenaire : « J’ai trouvé David, mon serviteur, je l’ai sacré avec mon huile sainte ; et ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage ». Ce chant me fascine! C’est un peu comme si nous entendions d’un seul coup les galaxies se réjouir d’avoir pour ami une fourmi, un insecte éphémère et misérablement fragile. Le Dieu éternel, qui a créé les mondes et qui contient tout, est illuminé par l’incroyable bonheur d’une alliance à laquelle nous nous sommes habitués mais qui reste totalement miraculeuse… Une alliance sous-entend l’égalité des deux partenaires; une alliance véritable n’est pas l’utilisation de l’un des partis par l’autre; David n’est donc pas pour Dieu un instrument, une chose dont il se joue pour accomplir son œuvre; il est un partenaire que l’Amour divin a constitué comme son égal! Et le plus fort, c’est que cette improbable nouvelle ne réjouit pas seulement le cœur de l’homme mais aussi celui de Dieu! Dieu se réjouit d’avoir fait un si grand don à l’homme et d’être descendu si bas pour cette créature humaine qu’Il aime et à laquelle Il peut se donner sans limite : «  Mon amour et ma fidélité sont avec lui, mon nom accroît sa vigueur, Il me dira : “Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !” » La joie de Dieu est de donner, de se communiquer, de se livrer, de faire naître l’impensable et de le conduire à sa Vie. À chaque fois que nous nous approchons de ce mystère par nos propres inclinations au don, à l’Amour sans retour sur nous-mêmes, nous connaissons Dieu et nous rapprochons de l’image que nous devons devenir. Que Dieu bénisse nos chants d’Amour, et ceux qui, en nous donnant d’aimer, nous font être plus authentiquement.