Cinquante-et-unième méditation: Lundi 4 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquante-et-unième méditation: Lundi 4 mai 2020

À partir de la Première lecture de la messe: Actes des Apôtres 11, 1-18.

Texte de référence

Voilà que Pierre, rentrant de mission à Jérusalem est pris à parti par des frères d’origine juive: « Tu es entré chez des hommes qui ne sont pas circoncis, et tu as mangé avec eux ! » Pierre se voit donc dans l’obligation de rendre compte de la largesse du cœur de Dieu qu’il a aperçue dans une expérience singulière et déstabilisante: dans une vision extatique, une grande toile descendant du ciel, contenant des animaux sauvages qu’on lui demandait d’offrir en sacrifice et de manger (le texte ne précise pas s’il y avait des pangolins)… Pierre, connaissant la Loi juive, refusait bien-évidemment, mais voici que la voix lui dit: «  Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le déclare pas interdit. » Cette parole sonne comme une déflagration; le monde que Pierre envisageait de manière binaire, entre le pur et l’impur, l’élu et l’exclu, lui est présenté par Dieu comme unifié, rassemblé dans une seule offrande à sa louange. Les païens chez lesquels il se rend, ne sont plus des éloignés de Dieu, l’ange de Dieu a visité Corneille comme il a visité les Patriarche du Peuple élu. Et voici Pierre qui saisit en un instant dans son esprit d’homme bouleversé, la grandeur du projet divin : «  Et si Dieu leur a fait le même don qu’à nous, parce qu’ils ont cru au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l’action de Dieu ? » Sa vocation n’est pas d’abord de conserver, de protéger jalousement un don fait à quelques-uns, mais de laisser faire Dieu et de s’émerveiller de son œuvre: « Ainsi donc, même aux nations, Dieu a donné la conversion qui fait entrer dans la vie ! ». Pierre et les disciples ont du se souvenir de Jonas à ce moment-là… Jonas qui en voulait à Dieu d’avoir pardonné aux païens au lieu de les détruire. La conversion à la Vérité de Dieu, court à travers le monde, en dehors de nos plate-bandes bien cultivées. Notre mission de baptisés n’est pas d’être des gardiens du Temple mais de mettre en lumière humaine, la beauté de l’œuvre de Dieu partout où nous l’apercevons. Notre être chrétien nous interdit d’être des verrous, des portes de prison! Ce que Dieu interdit, c’est ce qui détruit l’homme, à nous de vérifier la justesse de tous nos combats dans la Vérité de notre vie spirituelle. Si nous regardons la majorité de ceux qui nous entourent avec du mépris ou de la colère, ce n’est sans doute pas un signe de la présence de l’Esprit Saint qui était descendu sur ces hommes de Césarée, et nos combats, même justes, seront stériles. Si au contraire nous avons le désir d’aimer ce monde, si nous percevons dans ceux qui nous entourent des signes de la présence de Dieu, nous saurons quels combats méritent d’être menés et nous avancerons comme des témoins de lumière.