Cinquante-deuxième méditation: Mardi 5 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquante-deuxième méditation: Mardi 5 mai 2020

À partir de la Première lecture de la messe du jour: Actes des Apôtres 11, 19-26

texte de référence

Où a-t-on entendu pour la première fois le nom de « Chrétiens »? À Antioche! De quoi sont-ils nés? Ils sont nés d’une grande tourmente? Etienne avait été lapidé et la première communauté commençait à subir les conséquences destructrices des incompréhensions et des violentes oppositions à la Bonne Nouvelle. Le mal s’organisait jour après jour et mobilisait ses troupes contre les « frères », pour les détruire. Mais voici que les coups qui auraient dû détruire la communauté, n’eurent pour effet que sa dispersion et la dispersion fit naître de nouvelles communautés. Comme une fleur dans laquelle on frappe et qui libère ses graines, colonisant le jardin qui l’accueille, l’Église primitive, portée par le souffle de l’Esprit Saint a répondu à la violence par sa capacité à se multiplier et à porter la Bonne Nouvelle en des liens inattendus. Le récit se poursuit par la révélation du secret de cette transmutation de la violence en puissance de Vie : « La main du Seigneur était avec eux : un grand nombre de gens devinrent croyants et se tournèrent vers le Seigneur ». Si Dieu n’avait pas été avec eux, la persécution aurait porté ses fruits de mort, mais il était là ce Dieu qui avait transformé la Croix en Arbre de Vie, qui avait reçu les humiliations de la Passion et en avait fait l’instrument de sa victoire. Luc nous dit : « la nouvelle parvint aux oreilles de l’Église de Jérusalem, et l’on envoya Barnabé jusqu’à Antioche. À son arrivée, voyant la grâce de Dieu à l’œuvre, il fut dans la joie. Il les exhortait tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur ». Le missionnaire, Barnabé, n’est pas celui qui fait tout, qui fonde tout, qui organise et maîtrise tout; il est celui qui reconnait, rend grâce, entretient, soutient, encourage… Dieu est à l’œuvre dans le corps tout entier et pas seulement dans quelques-uns, il est à l’œuvre dans les événements de l’histoire, même les plus violents qu’Il ne provoque pas, mais qu’Il utilise et transforme pour en faire des occasions de Salut. En ce temps balloté par l’histoire, nous ne sommes pas persécutés, mais nous sommes malmenés par le mal sous l’une de ses formes les plus sournoises, invisible et génératrice de peur; nous sommes dispersés, comme nos aînés dans la foi… Que ferons-nous de ce temps, de ces dispersions? Laisserons-nous Dieu nous rendre féconds?