Cinquième méditation : Jeudi 19 mars 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Cinquième méditation : Jeudi 19 mars 2020

à partir de la première lecture (2 Samuel 7, 4-5a; 12-14a; 16)

Référence du texte

(illustration: Joseph songeur pendant que l’on baigne l’enfant Jésus dans une cuve en forme de baptistère ou calice, après sa naissance, détail du portail de Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, XIIe siècle)

En ce jour où nous fêtons avec toute l’Église, la Solennité de saint Joseph, nous sommes invités à voir dans sa belle figure silencieuse, fidèle et discrète, une image du Chrétien au milieu du monde. Ce que Dieu attend de nous ce n’est pas de tenir toujours le devant de la scène, ce n’est pas d’occuper le terrain comme certains le voudraient à tout prix, mais c’est de tenir notre place, même si elle est dans l’ombre et l’effacement, au service de la vie qu’Il donne au monde et dont nous ne sommes que les témoins. Pas plus que Joseph, nous ne sommes les propriétaires du don de Dieu. Le statut si spécial de Joseph auprès de Marie et de Jésus, doit être compris comme une invitation, adressée à ceux qui veulent le prendre comme modèle, à être dépositaires de la grâce et non pas propriétaires. Joseph a assumé le rôle de père auprès du Fils éternel qui s’est fait chair, mais il a dû le faire avec cette juste distance qu’il n’est pas simple de garder vis-à-vis de nos propres enfants et de ceux qui nous sont confiés. Distance du mystère, face à cette naissance qui le remplissait de joie autant que d’inquiétude. L’ange qui lui parla pour lui demander de garder chez lui, Marie et l’enfant qui allait naître n’avait pas chassé le mystère avec sa part douloureuse. Les sculpteurs médiévaux représentaient souvent Joseph en train de méditer sur ce mystère qui traverse sa vie et nous la rend si belle. Joseph, était de la descendance de David, et l’extrait du second Livre de Samuel que nous entendons aujourd’hui, nous rappelle que la promesse de Dieu, qui n’est jamais vaine, ne s’accomplit toutefois pas selon des règles humaines. David aurait sans doute voulu voir l’accomplissement des promesses de Dieu dans sa vie terrestre, mais il dut accepter de s’en déposséder; le Seigneur lui dit « Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur qui naîtra de toi, et rendrai stable sa royauté ». David a dû consentir au temps de Dieu, à croire que la floraison de son royaume serait pour l’au-delà de ses jours terrestres… et Joseph vit s’épanouir la fleur du Salut, sans en être lui-même le possesseur, le propriétaire. Dieu fait fleurir sa promesse, mais toujours autrement que selon la loi de nos exigences. En ces temps d’épreuve et d’inquiétude, réapprenons à Lui faire confiance, dans la racine de notre être, pas seulement s'Il fait ce que nous voulons. Dieu veut notre Salut, la guérison des malades et la fin de cette épidémie, parce que Dieu ne veut jamais le mal; mais Il travaille bien plus profondément que ce que nous pouvons imaginer; le mal dont il veut nous sauver ne se résume pas à ce virus et Il nous guérira de tout ce qui nous détruit.